Dans le contexte de la reprise des discussions concernant la ratification de l’accord commercial entre l’Europe et les pays du Mercosur, sous l’impulsion de la présidence portugaise du Conseil, les trois organisations européennes ont décidé de lancer une nouvelle campagne sur les réseaux sociaux afin d’expliquer brièvement et concrètement les craintes suscitées par cet accord au sein de la communauté agricole.
La vidéo diffusée le jeudi 11 février rappelle en introduction que la communauté agricole a soutenu l’agenda commercial de l’UE et a salué plusieurs accords dans les mois précédant le Brexit.
« Toutefois, comme l’a rappelé le Parlement européen, l'accord avec le Mercosur semble bien différent. Cet accord est, en l’état, inacceptable pour les agriculteurs de l’UE, à l’heure où ils devront trouver des solutions pour répondre aux objectifs du Pacte vert », pointent les trois organisations dans un communiqué.
Deux poids, deux mesures
Les trois grandes raisons exposées dans cette vidéo sont claires :1. L’accord avec le Mercosur est déséquilibré dans son chapitre agricole, en particulier pour les secteurs déjà fragiles. S'appuyant sur l’exemple du secteur de la viande bovine, la vidéo explique que cet accord va faire passer le pouvoir de négociation des mains des éleveurs européens à celles des grands opérateurs des pays du Mercosur.
2. Les agriculteurs européens craignent, à juste titre, les impacts cumulatifs et difficiles à mesurer de tous les accords déjà signés et de ceux à venir. L’accord UE-Mercosur pourrait être la goutte d’eau qui fera déborder le vase. L’exemple donné dans la vidéo est très parlant : dans le secteur de la volaille, chaque année, les importations en provenance des pays du Mercosur équivaudront à la production combinée du Danemark, de la Finlande et de la Suède.
3. Le dernier grand argument de la vidéo souligne que cet accord rendra les choses plus ardues pour les agriculteurs de l’UE, avec l’introduction d’un deux poids deux mesures pour ces derniers.
« À l’heure où nous discutons d’objectifs ambitieux dans le cadre de la stratégie «De la ferme à la table», ces règles du jeu inéquitables semblent tout à fait incompréhensibles aux yeux de la communauté agricole tout entière, et mèneront inévitablement à un transfert de la production vers des pays où nous n’avons aucune influence sur la définition des normes de production », alertent les trois organisations européennes.
