Les pluies estivales ont provoqué par endroits la germination de grains de céréales et de pois sur pied. Lionel Vivenot, conseiller en élevage laitier à l’Union laitière de la Meuse (ULM), explique comment il est possible de valoriser ces grains pour alimenter le troupeau.
« Si l’humidité est inférieure à 20% et les germes inférieurs à 1 cm, la conservation en grain sec est toujours possible. Pour une teneur en eau du grain inférieure à 16% une ventilation simple suffira. Pour une teneur comprise entre 16 et 20%, une ventilation séchante sera nécessaire », indique Lionel Vivenot.
Au-delà de ces valeurs (moins de 80% de matière sèche et germes supérieurs à 1 cm), le conseiller recommande d’ensiler le grain aussitôt moissonné, après aplatissage ou broyage grossier.
« On peut réaliser des silos classiques ou des silos boudins. En silos classiques, on ne cherchera pas à tasser, sauf si le produit est au-delà de 30% d’humidité. Ces silos devront avancer de 10 cm par jour, avec une densité du produit de 650 kg/m3. Il sera utile d’ajouter 0,3% d’acide propionique afin d’éviter le développement de mycotoxines et de moisissures. Les silos boudins, quant à eux, seront tassés par la boudineuse et leur densité sera d’environ 800 kg/m3. Dans tous les cas, il faudra veiller à ce que l’air ne rentre pas dans les silos », explique le conseiller.
Lionel Vivenot rappelle également qu’un début de germination sur pied ne modifie pas fondamentalement la valeur alimentaire du grain : « L’amidon est transformé en sucre sans perte de valeur énergétique. La teneur en protéines est peu modifiée et les grains présentent une meilleure digestibilité. Ces céréales germées inertées pourront alors s’incorporer dans les rations en respectant leur fibrosité et le rapport (amidon + sucre) / cellulose < 1,5 ».
