Vers une nouvelle baisse de la production de viande bovine

La réduction structurelle du cheptel laitier et la décapitalisation du cheptel allaitant depuis 2017 limitent les disponibilités de toutes les catégories. © Pixel6TM
Le repli de production de viande bovine enregistré en France en 2021 devrait se poursuivre cette année, selon les prévisions élaborées par le GEB-département économie de l’Institut de l’élevage. La production nette de bovins finis diminuerait de 1,4% en 2022, à 1,406 million de tonnes équivalent carcasse, après une baisse de 0,7% l’an passé.
« La réduction structurelle du cheptel laitier et la décapitalisation du cheptel allaitant depuis 2017 limitent les disponibilités de toutes les catégories », affirme l’Institut de l’élevage.
 
Après une érosion de 0,7% en 2021, les abattages de femelles devraient diminuer de 1,2% en 2022. Le cheptel de vaches laitières enregistre ces dernières années une baisse régulière qui devrait se poursuivre (-1,8% en fin d’année). Comme dans le cheptel allaitant, les génisses de renouvellement prêtes à entrer en production en 2022 sont peu nombreuses. Les réformes de vaches laitières devraient donc reculer dans les mêmes proportions que le cheptel (-1,8% par rapport à 2020). Leur poids moyen serait stable.

Du côté des vaches allaitantes, la décapitalisation du cheptel, entamée en 2017, s’est accélérée en 2021. Le rythme de décapitalisation est passé de -1,4% fin 2020 à -2,8% fin 2021, libérant plus de femelles pour abattage l’an passé. « La décapitalisation devrait se poursuivre en 2022 au rythme élevé de 2021, avec en particulier une forte baisse du nombre de génisses de renouvellement fin 2021. Ainsi, avec un rythme stable sur un cheptel en baisse, cela conduira à un ralentissement du nombre de réformes allaitantes (-1,3%) », souligne l’Institut de l’élevage. Leur poids moyen devrait rester stable par rapport au niveau élevé de 2020.
 

Taurillons, bœufs et veau de boucherie en repli

La production française de mâles non castrés baisserait de 2% en 2022, surtout affectée par la baisse des JB laitiers.
Les effectifs de jeunes bovins de type lait mis en place pour des sorties en 2022 sont en recul significatif, malgré une demande toujours aussi affirmée de l’aval et des prix en forte hausse. Selon les prévisions de l’Institut de l’élevage, les sorties de jeunes bovins de type viande devraient être en retrait au 1er semestre 2022 mais quasi stables au second semestre par rapport au bas niveau de 2021 grâce à des mises en place qui semblent retrouver du dynamisme depuis la fin 2021. Le poids moyen des carcasses des jeunes bovins retrouverait son niveau de 2020 après la baisse enregistrée en 2021 à la suite des anticipations d’abattages.
 
En bœufs, la production devrait poursuivre sa baisse à un rythme ralenti (-1% par rapport à 2021). En effet, le recul des effectifs de mâles de 24 à 36 mois en BDNI 1 au 1er décembre 2021 était moindre que les années précédentes. Leur poids moyen resterait stable.
 
 
Du côté des veaux de boucherie, la production devrait poursuivre sa baisse structurelle en 2022 (-1%). « La production est fragilisée par deux années de crise (2020 et 2021) et par la très forte hausse des coûts alimentaires en 2021. Si elle s’est presque maintenue en 2021 et que la demande est restée soutenue, les abattages devraient repartir à la baisse en 2022 renouant avec la tendance observée sur le long terme », prévoit l’Institut de l’élevage.  Après une augmentation significative des poids carcasse ces dernières années, la hausse devrait être moins marquée en 2022 (+0,5% par rapport à 2021), « mais permettra de partiellement compenser la baisse des effectifs (prévue à -1,5%). »
 
 
Moins de broutards à l’export par manque de disponibilités
 
Au niveau des échanges, après deux années très perturbées, 2022 pourrait connaître un retour des importations à un niveau proche de l’avant-pandémie, ce qui se traduirait par une consommation calculée par bilan quasi stable, à -0,3%, selon l’Institut de l’élevage. Les exportations de viande devraient se stabiliser après le redressement de 2021. « Le marché européen restera porteur. Tous les États membres de l’UE ont anticipé les sorties de JB sur les derniers mois de 2021 pour faire face à la pénurie, amputant leur production de 2022. La production est prévue en baisse significative en Allemagne. La reprise du tourisme en Europe du Sud pourrait par ailleurs dynamiser la demande dès le printemps. »
 
Les exportations de broutards baisseraient de 1% en 2022 (-12000 têtes) du fait de la contraction des disponibilités. « La demande transalpine restera bien présente dans un contexte de manque de disponibilités de bovins maigres sur le marché européen et de demande dynamique pour la viande de jeunes bovins abattus en Italie. Les importations espagnoles continueront de s’éroder, remplacées par une demande toujours croissante en veaux laitiers. Les flux vers l’Algérie devraient rebondir, au moins au 1er semestre, si on en croit les décisions récentes de l’Administration de ce pays libéralisant les conditions d’importations»
 
(1) base de données nationale d’identification animale
 

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