Viande bovine: le rebond de production se confirme

Le rythme des réformes laitières se poursuivra au moins jusqu’à la fin des quotas laitiers. Photo : C. HELSLY/CNIEL
Le rebond de production de viande bovine enregistré en France au second semestre 2014 devrait s’intensifier en 2015, selon les prévisions élaborées par le GEB-département de l'économie de l’Institut de l’élevage. La production française de bovins finis devrait augmenter de 4 % cette année, à 1,52 million de tonnes équivalent carcasse (téc), après une hausse de 1 % en 2014.
 
La France abattra surtout davantage de femelles, dont la production devrait remonter à 822 000 téc, soit une hausse de 6 % par rapport à 2014. L’Institut de l’élevage souligne :

Le rythme des réformes laitières enclenché en septembre 2014 se poursuivra au moins jusqu’au 31 mars, date de fin des quotas laitiers, et au-delà si la conjoncture laitière se dégrade plus fortement. Le cheptel de vaches laitières au 1er décembre 2014 était en effet encore en hausse par rapport à 2013, avec de nombreuses génisses disponibles.

Du côté allaitant, le cheptel est également étoffé (+ 0,9 % par rapport à 2013 au 1er décembre), avec là encore de nombreuses génisses. Les éleveurs ont conservé un maximum de femelles dans leurs troupeaux. Les premières réformes allaitantes arriveront sur le marché à partir du mois de mai, après la commercialisation des broutards nés à l’automne 2014, suivies de celles ayant vêlé durant l’hiver 2015.

Davantage de taurillons et de bœufs

La production de taurillons augmentera également en 2015 (+ 2 %, à 441 000 téc), conséquence de la hausse des naissances et de la baisse des exportations de broutards. Cette hausse se concentrera sur le second semestre 2015. Selon l’Institut de l’élevage, la part des jeunes bovins exportés en vif dépendra largement de la compétitivité des bovins français sur les marchés du pourtour méditerranéen.

La concurrence des bovins espagnols et des pays de l’Est restera vive, en particulier vers l’Algérie, la Lybie et le Liban, de même que celle des bovins brésiliens. Seuls les Irlandais pourraient être en retrait cette année. Vers le sud de l’Italie (44 % des exportations françaises de JB finis en 2014), les flux continueront de s’éroder. En l’absence du débouché turc, il faut donc s’attendre à une baisse des exportations françaises de jeunes bovins finis.

La production de bœufs pourrait, elle, progresser de 1% par rapport à 2014, à 71 000 téc. Elle pourrait être marginalement relancée dans les exploitations laitières qui abandonnent ou réduisent l’élevage de vaches allaitantes, afin de valoriser les parcelles éloignées.

Consommation française en hausse

Enfin, selon les prévisions, la production de veaux de boucherie poursuivra en 2015 son lent déclin en France (- 1 %), de même que les exportations de broutards (- 1 %).

La demande de broutards semble globalement en retrait. En effet, la crise du secteur de l’engraissement en Italie n’est pas résolue. La baisse de la demande italienne pour les broutards français ne sera compensée que partiellement par une hausse des flux vers l’Espagne et les pays tiers méditerranéens.

Pour l’Institut de l’élevage, les disponibilités accrues en viande de vache devraient permettre une hausse de 0,8 % de la consommation française en 2015.

Ceci ne stoppera pas les tendances qualitatives à l’œuvre depuis quelques années, d’autant plus que la reprise économique ne semble pas d’actualité. Ainsi, la descente en gamme de la demande se poursuivra, avec notamment la hausse de la consommation de viande hachée au détriment de la viande piécée. Une demande qui pourrait être facilement satisfaite au vu des nombreuses vaches laitières disponibles, mais qui posera la question de la valorisation des carcasses de races à viande.

Côté commerce extérieur, l’Institut prévoit une baisse significative des importations de viande (- 11 % par rapport à 2014) compte tenu du retour des disponibilités en viande de femelles en France, et de l’offre limitée en Allemagne et en Irlande. Les exportations pourraient augmenter modérément (+ 1 %), alimentées par l’augmentation des disponibilités françaises, en particulier en viande de taurillon.
 
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