La production nette de bovins finis a baissé de 5 % en 2022, poussant les prix à la hausse. La vache allaitante U standard commence donc l’année à 5,69 €/kg de carcasse, soit + 17 % par rapport à 2022 et + 28 % par rapport à 2021, d’après l’Idele dans le numéro de janvier de Tendances lait viande.
La vache laitière voit elle aussi ses prix monter de 2 à 3 centimes sur les deux dernières semaines. La vache O a démarré l’année à 4,84 €/kg, soit + 32 % par rapport à 2022 et + 60 % par rapport à 2021, et la vache P à 4,62 €/kg, + 32 % par rapport à 2022 et + 66 % par rapport à 2021.
Cette tendance concerne aussi les jeunes bovins puisque la baisse des sorties entraîne une hausse des cours. L’Idele rapporte que la cotation du jeune bovin U a gagné 3 centimes en deux semaines pour atteindre 5,50 €/kg de carcasse en début d’année, soit + 20 % par rapport à 2022 et + 44 % par rapport à 2021. Celle du jeune bovin R a gagné 1 centime à 5,37 €/kg, soit + 22 % par rapport 2022 et + 46 % par rapport à 2021. Celle du jeune bovin O a gagné 2 centimes à 5,01 €/kg, soit + 35 % par rapport à 2022 et + 56 % par rapport à 2021.
Une baisse de production durable
L’Institut de l’élevage affirme que cette baisse de production devrait se maintenir pour 2023. Il prévoit une diminution de 1,6 % pour la production totale de viande bovine française, pour la troisième année consécutive.Ce mouvement possède des causes multiples :
- le cheptel des laitières s’est fortement réduit en 2022 et cette tendance devrait se poursuivre, même si un prix du lait attractif pourrait la freiner quelque peu ;
- la baisse des sorties des taurillons : le nombre de mâles non castrés baisserait de près de 1 % ;
- la baisse du poids moyen des bœufs : même si le nombre d’animaux produits sera certainement stable, leur poids moyen devrait baisser en raison de leur rajeunissement ;
- la diminution du nombre de veaux de boucherie : Après une très forte baisse en 2022 (- 7,4 % par rapport à 2021), la production de veaux de boucherie devrait poursuivre à un rythme moins rapide et atteindre - 2,5 % en 2023. La très forte hausse des coûts alimentaires et énergétiques pèse sur les charges de ces élevages, supportées à la fois par les éleveurs et les intégrateurs ;
- le repli de la production de femelles.
Emmanuelle Bordon