Un Salon de l'agriculture à hauts risques pour le président Macron

Le samedi 24 février, la 60e édition du Salon international de l'agriculture ouvre ses portes. La visite présidentielle ne s'annonce pas de tout repos pour Emmanuel Macron. 

Crédit photo Compte X d'Emmanuel Macron
Le Gouvernement fait feu de tout bois pour apaiser la colère des agriculteurs. Dernier effort en date, celui du Premier ministre, trois jours avant l'ouverture du Salon de l'agriculture. Gabriel Attal a fait plusieurs annonces, aussi bien sur la loi Egalim, qui sera renforcée, que sur le plan Écophyto, doté d'un nouvel indicateur. Mais, de façon plus large, il reste à l'exécutif à définir, collectivement, la vision française de l'agriculture de demain.

Un accueil houleux. Des engueulades, même : certains présidents de la République ont dû affronter ces situations lorsqu'ils ont inauguré le traditionnel Salon de l'agriculture. Celui qui s'ouvre le 24 février n'échappera pas à la règle. Bien au contraire.

Alors que les agriculteurs ont manifesté ces dernières semaines un peu partout en France, ils restent l'arme au pied et attendent désormais Emmanuel Macron au tournant.

Déminer le terrain en amont

Les promesses faites et les aides d'urgence annoncées (dont le montant s'élève à quelque 400 millions d'euros au total) auront d'abord dû se matérialiser. En amont, le Gouvernement a tout fait pour que cela soit le cas, afin de les rassurer et, surtout, de déminer le terrain.

Rencontres avec les syndicats, prises de parole dans les médias, visites en région et dialogue de terrain organisé par les préfets se sont succédé ces jours-ci. Enfin, dernier coup de collier, à 72 heures du jour J, la conférence de presse de Gabriel Attal, le 21 février.

Des avancées ponctuelles mises en avant

Le Premier ministre a mis l'accent sur l'avancement des dossiers en cours, depuis les aides de la PAC déjà versées jusqu'aux mesures de simplification administrative en chantier.

Il a également annoncé, entre autres, qu'un nouveau projet de loi Egalim serait présenté d'ici l'été et qu'une nouvelle mouture du plan Écophyto serait publiée prochainement. 

De plus, l'indicateur visant à mesurer, en matière d'usage de produits phytosanitaires, les progrès sur leur réduction et l'impact concernant la santé publique et l'environnement sera le HRI-1, le dispositif européen, donc, comme le demandaient les agriculteurs.

Mais est-ce que cela suffira ?

C'est une vision politique qui est attendue

Au-delà des promesses déjà tenues, des nouvelles annonces faites et des chantiers qui devraient se poursuivre – ainsi, détricoter l'appareil législatif et le millefeuille administratif ne se fera pas en un jour –, les agriculteurs veulent avoir l'assurance que la prochaine loi agricole ne les sacrifiera pas sur l'autel d'accords commerciaux déséquilibrés ou de la lutte contre le dérèglement climatique.

Or pour l'heure, si Gabriel Attal a rappelé, le 21 février, que les exploitants étaient les premières victimes des effets de la crise climatique, tout en étant également l'un des éléments clés des efforts nécessaires – pour stocker le carbone dans les sols ou préserver la biodiversité, notamment –, la philosophie qui sous-tendra le prochain projet de loi agricole est encore vague.

À peine le Gouvernement a-t-il réaffirmé à plusieurs reprises que ce texte d'orientation agricole inclura l'objectif de souveraineté agricole et alimentaire.

D'abord très large, le texte avait ensuite été réduit en décembre dernier au seul sujet de l'installation de nouveaux agriculteurs et de la transmission des fermes. Il sera donc de nouveau élargi, pour inclure, entre autres, la fameuse simplification des normes.

Une loi avant juin ?

Mais Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, a beau avoir promis que le projet de loi serait soumis au Conseil d'État avant la fin du mois de février et voté par le Parlement avant juin, l'exercice est ardu.

Il requiert de nouvelles consultations des syndicats agricoles et des parlementaires, de nouvelles rédactions de textes et une inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale et du Sénat.

 

Actualités

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15