« Nous nous orientons vers des années difficiles. Se diversifier est essentiel. Aujourd’hui, 80 % de nos ressources sont alloués au socle agricole, et 20 % sont désormais consacrés à d’autres axes de développement, en solo ou par le biais de l’Alliance BFC. C’est le cas des énergies renouvelables (méthanisation & agrivoltaïsme) et des nouvelles cultures », explique Christophe Richardot, directeur de la coopérative Dijon Céréales et également directeur de l’Alliance BFC.
La coopérative bourguignonne accentue son développement sur les énergies renouvelables, initié il y a 5 ans.
Le plus gros méthaniseur de France
En mars 2024, Sécalia entrera en production : ce méthaniseur situé à Cérilly dans le nord de la Côte-d’Or injectera ses premiers mètres cubes de biogaz issus de cultures intermédiaires à vocation énergétique dans le réseau.
« Sécalia sera le plus gros méthaniseur de France. Nous injecterons dans le réseau l’équivalent de 15 % du besoin résidentiel d’un département comme la Côte-d’Or. C’est un projet collectif, local et vertueux », se félicite Christophe Richardot.
Le montage de ce premier projet collectif, porté par Dijon Céréales en partenariat avec le danois Nature Energy (racheté par Shell), a nécessité 5 ans de travail.
149 adhérents
Le projet regroupe aujourd’hui 149 adhérents, qui fournissent le seigle fourrager et épandent les digestats. Cette première expérience réussie de méthanisation collective a conforté la coopérative dans cette voie et trois autres dispositifs sont désormais en cours avec Shell et Engie.
Toujours sur le volet énergies, mais sur l’agrivoltaïsme cette fois, un nouveau démonstrateur TSE est construit et opérationnel à Verdonnet (nord Côte-d’Or), dont l’Alliance BFC est partenaire, démontrant l’implication de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC dans l’axe de la transition agricole et énergétique au travers de l’agroénergie.
En arboriculture…
Côté nouvelles cultures, les données recueillies sur les plateformes d’essais ont montré la faisabilité, avec le réchauffement climatique, de cultures comme l’abricot ou les plantes aromatiques. L’expérimentation passe à la vitesse supérieure avec la mise en place de deux sites « grandeur nature » de 30 ha de production fruitière et, dans une moindre mesure, maraîchère.
« Un premier site expérimental de 30 hectares va naître à Cérilly à proximité du méthaniseur. Les eaux de ruissellement captées sur les 12 ha du site de méthanisation et les eaux issues de la déshydratation du digestat pourront ainsi être réutilisées pour irriguer les cultures », explique Christophe Richardot. Un second site de 30 ha est prévu en Val de Saône.
« Le but est de pouvoir contractualiser, de fournir en fruits (poire, pomme, abricot) les industriels comme Sopagly, par exemple en demande d’une relocalisation de leur production, mais aussi de viser une réalimentation locale des habitants dans le cadre des projets alimentaires territoriaux. Pour l’instant, nous nous sommes projetés sur 60 ha mais grâce à nos adhérents, la surface de contractualisation pourrait atteindre 2.000 ha », estime-t-il.
En élevage…
Nouvelles cultures… mais aussi nouvel élevage. La coopérative étudie par ailleurs la mise en place d’ateliers de diversification consacrés à l’élevage d’insectes chez ses adhérents.
« Nous avons un projet pour des ateliers de vers de ténébrions, qui pourraient constituer une nouvelle production pour nos adhérents et fournir une partie de l’engrais nécessaire à l’échelle de l’exploitation », précise-t-il.
Il faut cultiver son écosystème
Crédit photo : Dijon Céréales
La coopérative va renforcer les réseaux de distribution, avec une nouvelle boutique à Beaune en 2024, ainsi que l’innovation produit :
« Nous lancerons en mai, avec un adhérent, une glace “Mistral” et nous prévoyons la création en juin d’une gamme Mistral “Sport” dédiée aux sportifs », signale Christophe Richardot.
Plus qu'une dizaine de places pour le Wacc!
C’est sur le sport justement que Christophe Richardot a souhaité conclure, avec la prochaine tenue en Bourgogne du Wacc, un championnat du monde de cyclisme en agriculture.
Soutenu par Dijon Céréales et l’Alliance BFC, il se déroulera les 7, 8 et 9 juin prochains, en partenariat avec le SCO Dijon et le Crédit Agricole, dans le vignoble de la côte de Nuits.
« Une quinzaine d’équipes sont déjà inscrites, il ne reste plus qu’une dizaine de places pour la France ! »
>>> Les équipes ont jusqu’au 1er mars pour s’inscrire.
Les chiffres de l’exercice 2022/2023
Malgré une collecte 2022/2023 à 787.000 t un peu en retrait (12 % de moins qu’une année « normale »), la coopérative Dijon Céréales a clôturé son exercice 2022/2023 avec un « bon » résultat selon Didier Lenoir, son président : avec 435,5 M€ de CA pour la coopérative, dont 290,4M d’euros de CA céréales et 129,6 M€ de CA appros.
Pour le groupe Dijon Céréales, le CA est de 578,4 M d’euros et le résultat net s’établit à 4,23 M d’euros.
À noter que les prévisions pour la récolte 2023 sont d’environ 800.000 t.
La coopérative bourguignonne, qui compte 3.407 adhérents dont 261 collaborateurs, développe en interne le management collaboratif depuis 5 ans et la RSE. Cette fonction RSE, jusque-là dédiée à une seule personne, est désormais assurée par une équipe, un groupe RSE créé en juillet 2023.
