Réaliser un changement de lignes, avec davantage d’automatisation, et séparer les flux amont entre la partie récolte et la partie ensachage pour l’agroalimentaire. Voici les deux arguments qui ont poussé la coopérative Cavac à construire, à Mouilleron-le-Captif, au nord de La Roche-sur-Yon, son nouvel atelier dédié au conditionnement des légumes secs. L’inauguration a eu lieu le vendredi 24 mars.
Si 80 % des clients des légumes secs Cavac sont aujourd’hui des industriels, avec de la fourniture en gros contenant vrac, l’enjeu de la coopérative vendéenne est de renforcer les 20 % de volumes destinés aux consommateurs finaux via les grandes et moyennes surfaces et la restauration hors domicile. Enjeux : une meilleure valorisation à la clé, et une augmentation des volumes sous sa marque propre.
Avec 5 500 ha de lentilles, pois chiches, mogettes mais aussi graines de courges, graines de chia, ou encore haricot rouge, la Cavac totalise 300 producteurs engagés dans la production de légumes secs, soit 7 000 à 8 000 tonnes de légumes secs par an (11 % de la production française), dont environ 30 % sont produits en bio. "Sur le site de Mouilleron-le-Captif, nous ne travaillons que les productions issues de nos adhérents", soutient Élodie Gauvert, responsable légumes à la Cavac, qui rappelle que la France importe 30 % de ses lentilles et 80 % de ses haricots secs actuellement.
+ 1 000 ha de légumes secs attendus
Doté d’une capacité de production de 3 000 à 4 000 tonnes, le nouvel atelier de conditionnement permettra d’accroître les cultures de légumes secs sur 1 000 ha supplémentaires, ont précisé les responsables. Opérationnel depuis janvier 2023, le bâtiment de 2 300 m² compte quatre lignes dédiées aux différents conditionnements (étuis cartons, sachets de 500 g, sacs de 2 et 5 kg, et filets), pour des productions conventionnelles et bio.
Sur le budget total de 5,2 millions d’euros investis, la construction a bénéficié de 1,5 million d’euros de subventions dans le cadre du plan France Relance. À noter aussi : la coopérative a couvert son bâtiment de 500 m² de panneaux photovoltaïques qui produiront annuellement 100 000 kWh permettant de couvrir 30 % du besoin d'énergie de l’usine.
Une seconde inauguration
Second projet Cavac inauguré lors de cette journée, sur le même site : un nouveau bâtiment tertiaire conçu en chanvre de 500 m² pour accueillir une 30e de salariés (nous vous en parlions dans Circuits Culture il y a quelques semaines) . Ce nouveau siège de l’activité des productions végétales spécialisées de Cavac, conçu par l’agence CAN IA (Ingénieurs-Architectes) de Rezé, se veut aussi être une vitrine des produits isolants de la filiale Cavac Biomatériaux. Outre le béton de chanvre, les cloisons et la toiture ont été isolées avec le produit Biofib Trio composé de chanvre, de lin et de coton.
Avec un coût de 1,06 M€, ce bâtiment n’aura entraîné un surcoût que de 6 % en comparaison d’une construction plus traditionnelle en béton/laine de verre, et devrait apporter un confort supplémentaire en hiver mais surtout en été, et une consommation énergétique moindre, a listé Olivier Joreau, directeur adjoint Cavac et président de Cavac Biomatériaux. Avec la construction de sa nouvelle usine Cavac Biomatériaux de Saint-Hermine, entamée en 2023, la coopérative vendéenne espère doubler sa capacité de production d'isolants et accroître ses surfaces de chanvre de 1 800 à 4 000 ha.
Nouveau siège de l’activité des productions végétales spécialisées de Cavac. Photo : O.Lévêque/Pixel6TM
