Le marché européen de la viande bovine chamboulé par le covid-19

 « Il est encore difficile de se prononcer sur les effets de la pandémie de Covid-19 » CP : C.Lamy-Grandidier/Pixel6TM.
Ce n’est plus la peine de l’écrire, vous tous avez remarqué le contexte dans lequel nous évoluons en ce moment. L'Idele, à travers son support Tendances lait & viande, dresse le bilan des difficultés observées sur le marché de la viande.

 « Le marché de la viande bovine en Europe est chamboulé par les mesures drastiques de lutte contre l’épidémie de Covid-19. La consommation se fera pour quelques semaines quasi exclusivement à la maison, ce qui modifiera les circuits d’approvisionnement et qui privilégiera les viandes nationales. La viande rouge polonaise et le veau néerlandais perdent ainsi un débouché considérable, notamment en Italie », indique l'institut.

Concernant le transport des animaux vivants, ce domaine ne subit aucune restriction réglementaire, le secteur alimentaire étant considéré par le Gouvernement comme primordial. Toutefois, l’incertitude qui règne dans cette situation inédite complique grandement la tâche des opérateurs commerciaux. 

Viande de jeunes bovins, des difficultés sur le marché italien 

Sur le sujet de la viande de jeunes bovins, l’incertitude demeure face au marché italien. D’après l’Idele, la baisse saisonnière des cours des jeunes bovins s’est accélérée. La cause ? Les difficultés actuelles sur le marché italien qui compliquent la donne, alors que les sorties en France pourraient être légèrement supérieures au bas niveau de l’an dernier. 
Les cours des JB de type viande, qui avaient démarré l’année à un niveau intermédiaire entre 2019 et 2018, ont décroché depuis fin février. La cotation du JB U a perdu 4 centimes en deux semaines, passant sous la barre des quatre euros, à 3,99 €/kg de carcasse début mars (-1 % par rapport à 2019 et -1 par rapport à 2018). Le JB R a perdu deux centimes dans le même temps, s’établissant à 3,83 €/kg (-1 % par rapport à 2019 et -2 % par rapport à 2018).
Les cours des JB laitiers restent bas et ne profitent pas de la remontée de ceux des vaches. Le JB O cotait 3,36 €/kg début mars (-2 % par rapport à 2019 et -4 % par rapport à 2018).

À l’export, les incertitudes persistent. En Italie, le décret du 11 mars – renforçant les mesures pour contenir la propagation de l’épidémie de coronavirus – ordonne la fermeture, entre autres, de tous les restaurants jusqu’au 25 mars, y compris la livraison de plats à domicile. 
Avant cela, le chiffre d’affaires du secteur de la restauration était déjà en baisse de 30 % d’après la Fipe, la Fédération de la restauration commerciale et du tourisme, du fait du coup de frein sur le tourisme et de la mise en quarantaine de certaines communes du Nord du pays. 
Par conséquent, les commandes de tous les grossistes servant la restauration, déjà ralenties depuis la mi-février, sont à l’arrêt total depuis la semaine 11. Pour des raisons réglementaires, il est trop tard pour congeler la viande fraîche polonaise déjà en Italie qui était prête à être commercialisée. 

 Le confinement italien profite aux broutards français

 « Les restaurants étant à l'arrêt et les familles italiennes devant rester à domicile jusqu’au 3 avril en raison de la fermeture des écoles et des universités, les achats en GMS et en boucherie sont en hausse. Toutefois, les premiers chiffres ne permettent pas de faire la part entre la constitution de stocks de précaution et la consommation réelle », explique l'Idele.

Ce report sur la consommation à domicile devrait bénéficier à la viande issue de broutards français engraissés en Italie, qui constitue le gros des volumes en grande distribution, ainsi qu’aux viandes françaises et irlandaises qui complètent généralement cette offre. Cependant, les viandes d’autres origines, comme la viande polonaise commercialisée principalement en restauration hors domicile, risquent de se retrouver bradées, ce qui pourrait provoquer une pression générale sur les prix.

Ralentissement économique et effets sur le pouvoir d’achat des consommateurs

« Il est encore difficile de se prononcer sur les effets de la pandémie de Covid-19 dans le secteur de la viande bovine. Toutefois, à court terme, la fermeture des crèches, des écoles et des universités dans au moins dix-huit États membres ainsi que l’arrêt ou la baisse de fréquentation de la restauration commerciale feront chuter drastiquement les volumes commercialisés en restauration hors domicile, tout en relançant la consommation à domicile », rappelle l'Idele.

Cette situation aura donc un impact fort sur le commerce intra-UE de viande bovine, la consommation à domicile privilégiant les produits nationaux dans la plupart des États membres.
À moyen terme, il paraît probable que le ralentissement économique provoqué par les mesures de confinement et par la psychose liée à la maladie aura des effets sur le pouvoir d’achat des consommateurs européens et donc sur la consommation de bœuf.

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