Les courants électriques parasites mis à terre

Tout élément métallique d’un élevage peut être conducteur d’un courant électrique parasite. Aussi bien les barrières que les abreuvoirs. Photo : DR

Un courant électrique parasite (ou vagabond) est un courant électrique dont la circulation n’est ni souhaitée ni maitrisée. Son effet se traduit essentiellement en élevage par le passage accidentel de ce courant dans le corps des animaux.

Comme l’explique très bien une plaquette du Cniel, il peut se manifester de deux façons :

une tension de contact : La tension survient entre le corps de l’animal et un élément métallique (abreuvoir, barrières, etc.). Un courant traverse alors l’animal et revient au sol par ses pattes; une tension de pas. Le courant est provoqué par une tension qui survient entre les pattes avant et arrière de l’animal. Il peut traverser le cœur.

Un courant électrique parasite relève quasi systématiquement d’un dysfonctionnement électrique auquel il est donc essentiel de remédier. Mais avant cela, faut-il encore soupçonner qu’un tel phénomène est présent sur son exploitation. Pour ce faire, c’est avant tout l’observation des animaux qui prime et la détection de comportements anormaux.

Les animaux plus sensibles que les hommes

La résistance électrique du corps d’un animal est bien inférieure à celle d’un homme. Selon les situations, la résistance du corps humain varie entre 1 000 et 5 000 ohms. Celle d’un bovin adulte est le plus souvent comprise entre 500 à 1000 ohms. De fait, des courants provoqués par des niveaux de tension imperceptibles par l’homme peuvent être ressentis par les bovins. Et d’autant plus que leur museau est sans cesse humide donc très conducteur et leurs quatre pattes au contact de surfaces souvent humides.

Le GPSE présente sur son site Internet les résultats de vaches laitières soumises à différentes valeurs d’intensité de courant. L’influence de l’intensité du courant sur la production de lait a été analysée. D’après l’étude relatée, il s’avère que :

en dessous de 1 mA, les animaux ne perçoivent rien ; entre 1 et 4 mA, le courant et perçu sans impact sur la production ; entre 4 et 6 mA, les animaux ressentent une sensation de sévérité modérée avec un potentiel effet négatif sur la production ; au-delà de 6 mA, les vaches ressentent une sensation sévère susceptible de provoquer un changement physiologique et bien entendu une baisse de production.

Au-delà du risque sur les performances zootechniques, les courants électriques parasites peuvent provoquer différents symptômes chez les vaches : nervosité, tremblements, poil hérissé (horripilation), réduction de l’abreuvement, temps de traite allongé, hésitation ou refus d’entrer en salle de traite et traites inégales par exemple. Des symptômes non spécifiques au contact de courants électriques parasites. C’est pourquoi la recherche de causes liées à une anomalie électrique doit être menée parallèlement à une expertise vétérinaire des animaux.

Un maître mot : la mise à terre

Pour éviter toute source de désagrément issue de courants électriques parasites, il faut éviter que les éléments métalliques d’un bâtiment se chargent électriquement et qu’apparaisse une différence de potentiel électrique. Pour ce faire, la plaquette du Cniel propose :

Relier tous les éléments conducteurs entre eux et les diriger vers une terre unique permet d’éviter l’apparition et la circulation de courants parasites. Une liaison équipotentielle, qui consiste à relier entre elles toutes les parties métalliques conductrices accessibles (tuyauteries, armatures de béton armé, stalles, cornadis…), est satisfaisante lorsque la résistance entre deux points ne dépasse pas 0,2 ohms pour les vaches laitières.

La prise de terre doit se faire par une boucle en fond de fouilles tout autour du bâtiment. Toutes les liaisons de mise à la terre d’un bâtiment doivent lui être raccordées via une « barrette de terre ». La valeur de sa résistance doit être suffisamment « faible » pour évacuer les courants de fuite.

En élevage on recherche une valeur inférieure à 18 ohms, alors que pour une habitation on se contente d’une valeur en général inférieure à 50 ohms du fait de la sensibilité supérieure des animaux aux courants parasites.

Pour aller plus loin :
Étude de l'Inra à propos des courants électriques parasites

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