5 900 t/an traitées par voie sèche

Omnisolis a inauguré sa première installation de méthanisation à Marbéville (Haute-Marne) chez Thomas et Laurent Courageot. Photo : M. Lecourtier/Pixel image.

Le 10 décembre 2015, le premier garage de l’installation de méthanisation de Thomas et Laurent Courageot était rempli. Le 1er avril 2016, les premiers kilowatts étaient injectés dans le réseau électrique d’ERDF. Depuis, l’unité de méthanisation de Marbéville, en Haute-Marne, fonctionne à son régime nominal. Régime conforme aux prévisions d’Omnisolis, société basée à Sainte Savine (près de Troyes) qui a conçu le process de méthanisation « Méthaniz » dont les agriculteurs de la famille Courageot sont les premiers bénéficiaires.
Le biogaz produit par chaque garage est mélangé au sein d’une cuve commune
avant d’être consommé par le moteur de cogénération au second plan.
Photos : M. Lecourtier/Pixel image.

L’unité de méthanisation, inaugurée le 25 mai 2016, a été conçue pour développer une puissance de 173 kWe. Depuis qu’elle fonctionne à plein, la puissance développée oscille entre 166 et 171 kWe. Pour absorber d’éventuels surplus de production, le moteur de cogénération peut développer 209 kWe pendant 8 000 heures par an.

Soit une production annuelle de 1 384 MWh pour un chiffre d’affaires estimé de 300 000 euros/an. Le coût de cette unité de méthanisation par voie sèche discontinue s’élève à 1,95 million d’euros, hors stockage, dont 428 262 euros de subventions.
Avant d’introduire les substrats dans un des garages, l’agriculteur les mélange sur la plateforme en béton.

Une ration unique à l’année

Au regard des substrats proposés par Thierry Courageot au début de sa réflexion – initiateur du projet et père de Thomas décédé depuis –, Omnisolis et le service énergie de Vivescia qui l’ont accompagné, l’ont directement orienté vers la méthanisation par voie sèche discontinue. En effet, le taux de matière sèche est proche de 43 %. La voie liquide aurait consommé trop d’eau. La voie sèche s’est donc imposée et ce pour valoriser 5 900 t de substrat par an.
 
Substrats introduit dans le méthaniseur
Matière Gisement par an (en t de matière brute) Quantité pour remplir un garage (en t de matière brute)
Fientes de poules 350 10
Fumier mou de bovins 650 18,5
Fumier compact de bovins 650 18,5
Lisier de bovins 1900 54,3
Ensilage de maïs 480 13,7
Ensilage de méteil 650 18,5
Ensilage d’herbe 380 10,9
Paille 300 8,6
Menue paille 350 10
Issues de silos 200 5,7
Total 5 900 169
 
La plupart des matières entrantes dans le méthaniseur sont produites sur l’exploitation de Thomas et Laurent Courageot. La coopérative Vivescia fournit en plus les issues de silos et trois agriculteurs, dans un rayon de 15 km autour de Marbéville, alimentent en fumier le méthaniseur au fur et à mesure de ses besoins. Ils repartent en échange avec du digestat.

Le méthaniseur est équipé de cinq garages tous indépendants les uns des autres, chargés et déchargés à tour de rôle. Tous les 12 jours, un garage est vidé de son digestat et rechargé de substrats. Il faut compter une journée pour vider les 137 tonnes de digestat et recharger les 169 tonnes de substrats. Un même garage est ouvert tous les 54 à 60 jours. Au total, Thomas Courageot réalisera cette manipulation 35 fois chaque année en moyenne avec à chaque fois la même ration (voir tableau).
Deux aires de stockage couvertes sont prévues pour recevoir le digestat
avant qu’il soit épandu afin d’éviter toute fuite d’éléments fertilisants.

Le retourneur d’andain pour un gain de temps et de performance

Avant de remplir un garage, l’agriculteur dispose sur la plateforme de mélange en béton la ration prévue. Pour ce faire, il doit opérer trois mélanges pour une question de place. À chaque fois, il place 1/3 de la quantité prévue de chaque substrat grâce à un godet peseur. Une fois toutes les matières apportées, l’agriculteur utilise alors un retourneur d’andain afin d’homogénéiser la matière. Cette étape, si elle paraît insolite, est tout à fait judicieuse selon Alexis de Beaurepaire, directeur d’Omnisolis :

Initialement, nous avions prévu d’homogénéiser la matière par retournement de l’andain avec un chargeur télescopique. C’est Thomas Courageot, adhérent d’une Cuma et déjà utilisateur du retourneur d’andain, qui a proposé cette alternative. Elle est judicieuse d’abord parce qu’elle permet un gain de temps considérable au moment de préparer la ration. À raison de 35 fois dans l’année, le gain de temps peut être conséquent. Au-delà, homogénéiser la matière est l’assurance d’une meilleure performance du process de méthanisation.

Pour homogénéiser le mélange des substrats avant de les méthaniser,
Thomas Courageot passe le retourneur d’andain.

Peut-être sans lien de cause à effet direct, les premiers mois de fonctionnement ont montré la production de méthane dès la nuit qui suit le chargement d’un silo. Et le biogaz est consommable par le moteur trois jours après. Toutefois, le biogaz produit par tous les garages est mélangé au sein de la cuve, où sont introduits les liquides tel que le lisier, qui est également étanche. Cela permet d’homogénéiser le biogaz avant qu’il soit consommé par le moteur.

Le liquide, quant à lui, permet d’asperger chaque garage pour assurer la percolation du tas de trois mètres de haut. L’exploitant n’a pour ainsi dire presque qu’aucune manipulation hormis l’inertage du garage et l’ouverture de la porte avant d’effectuer les opérations de vidange et de remplissage. Omnisolis a voulu Méthaniz le plus automatisé possible pour faciliter son exploitation par Thomas Courgeot.
Thomas (à gauche) et Laurent Courageot sont les deux agriculteurs ayant investi
dans ce projet de méthanisation.

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