Protéagineux : progresser en agronomie pour bénéficier des avancées variétales

pois protéagineux en fleurs

Pour limiter le risque de maladie sur protéagineux d'hiver, il faut oser semer tard en saison... à partir de la mi-novembre.

Crédit photo happyculteur - stock.adobe.com
Les progrès réalisés par les nouvelles variétés ne confèrent pas directement de résistances aux maladies cryptogamiques, mais elles facilitent les stratégies d’évitement. Une bonne maîtrise des semis reste indispensable.

L'impact du changement climatique sur les maladies est difficile à anticiper, notamment pour les agents pathogènes nécessitant de l’eau libre ou des humidités relatives élevées, car les projections climatiques décrivent mal les précipitations, l'humidité relative ou l'humidité des sols. L’amélioration variétale est une des voies sur laquelle reposent beaucoup d'espoirs.

Bien que la sélection et la génétique aient largement permis de faire progresser les protéagineux, les variétés obtenues récemment n’ont pas permis de constater directement de résistances aux maladies cryptogamiques ou aux ravageurs. En revanche, les variétés actuelles montrent une évolution sur la résistance aux maladies : bactériose par stratégie d’esquive (reprise de végétation tardive, forte ramification), aschochytose et choloetroticum par stratégie d’esquive (vigueur sortie d'hiver, hauteur première gousse).

Notations variété Furtif
Furtif est la variété la plus résistante au froid avec une note de 7,5, une très bonne tenue de tige et une bonne productivité. Les rendements dépassent les références Aviron, Fresnel et Furious.
Crédit photo : Agri Obtentions

« Une tolérance à la bactériose ou a l’ascocytose, cela n’existe pas, il faut se méfier des faux messages, car il y a trop de souches en bactériose », estime Florian Pinot, responsable du développement commercial Centre-Est chez Agri Obtentions. La sélection se heurte à un paramètre fondamental : la présence de la maladie sur les parcelles expérimentales, ce qui n’est pas toujours le cas. Par conséquent, ces évolutions sont longues à obtenir.

Aujourd’hui, les principaux axes de sélection portent sur le rendement, la résistance aux maladies, la résistance à la verse, la hauteur à la récolte et la qualité des graines afin de faciliter le débouché. La résistance au froid est au maximum aujourd’hui et doit se maintenir à ce niveau. « Ces critères sont importants pour esquiver les maladies, mais on ne peut pas proprement parler de résistances », poursuit Florian Pinot.

Efficacité des variétés...

Les résultats de sélection sont pourtant bien là. Les nouvelles variétés de pois soutiennent des températures de -15°C, résistent mieux à la verse avec des hauteurs de récolte qui ont parfois doublé en 20 ans. « Sur féverole, nous inscrivons aujourd’hui des variétés à 118 % de rendement des témoins avec le même niveau de tolérance au froid que le meilleur d’entre eux (Diva). Un progrès pas toujours évident à constater pour les agriculteurs. Il faudrait pour cela planter conjointement des variétés anciennes et nouvelles », explique-t-il.

Des variétés de pois de printemps tolérantes à l’aphanomyces sont en cours d’inscription avec une tolérance avérée de l’ordre de 6 à 7 sur 9, quand les lignées témoins sont au mieux à 3. Et rappelons que la féverole ne multiplie pas le champignon.

... fonction des choix agronomiques

Néanmoins, Florian Pinot évoque le fait que quelle que soit la génétique, cela ne compensera jamais une bonne pratique agronomique basée en particulier sur des plantations en novembre, voire décembre. « Les semis d’octobre sont trop tôt, en ce qui concerne le risque maladies. De plus, la densité, le type de semoir et le potentiel de la parcelle interviennent aussi. Il en va de même pour les densités de plantation qui, trop fortes, sont vite des nids à maladies et à verse », estime-t-il.

>>> À lire aussi : Anticiper les maladies pour éviter de perdre du pois en été

Aujourd’hui, les recherches d’Agri Obtentions sont basées avant tout sur potentiel, la résistance aux maladies, la hauteur à la récolte (et la résistance à la verse) et enfin la qualité, qui correspond aux besoins des industriels.

 

Terres Inovia a testé les nouvelles variétés

Parmi 9 variétés à graines jaunes testées en 2022, quatre, récemment inscrites en 2021 (Foudre, Uppercut, Feroe et Furtif) se sont révélées très productives. Leurs performances restent toutefois à confirmer. Uppercut présente une très bonne teneur en protéines, alors que les trois autres nouveautés apportent un bon niveau de tenue de tige. Deux variétés plus anciennes (Furious et Flokon) ont confirmé leur statut de valeurs sûres. En revanche, les variétés Escrime, Fresnel et Casini ont décroché en rendement lors de cette année très sèche. Côté variétés à graines vertes, Aviron, qui présente un PMG faible, est maintenant dépassée en rendement par Faquir, très riche en protéines et à PMG élevé, du même niveau que Paddle. Cette dernière a également une teneur en protéines et un PMG élevés, avec une résistance au gel supérieure.

 

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