Dans le sillage de son assemblée générale qui s’est tenue le 7 décembre, NatUp a publié un chiffre d’affaires d'1,6 milliard d’euros, signe que la diversification amorcée il y a 10 ans porte ses fruits. Pour aller plus loin, le groupe investit 30 millions d’euros dans une nouvelle unité de production à Luneray (Seine-Maritime).
Les 7 000 exploitants adhérents de NatUp peuvent se frotter les mains. Le groupe coopératif normand a dégagé, sur l’exercice clos au 30 juin 2023, un chiffre d’affaires d’1,6 milliard d’euros et un résultat de + 20,8 millions d’euros, dont une partie - environ 8 millions d'euros - est reversée aux adhérents en rémunération de leurs parts sociales.
Un pivotement réussi
Certes, le contexte, entre les tensions géopolitiques, l’envolée du prix des engrais et l’inflation alimentaire, a été chahuté.
« Le pivotement que nous avons effectué à partir de 2013, avec une diversification dans les filières légumes, fibres (en particulier le lin) et distribution (dont les magasins Les Éleveurs de la Charentonne) nous a apporté la résilience nécessaire pour surmonter ces difficultés », a noté Antoine Declercq, qui préside le groupe depuis un an et a été renouvelé dans ses fonctions à l’occasion de l’assemblée générale annuelle 2023.
Une politique qui se poursuivra, d’autant que l’objectif, en 2025, est d’atteindre 50 % du bénéfice brut d’exploitation issus de la diversification, le reste venant du pôle agricole classique. En 2023, la diversification représentait 40 % du bénéfice brut d’exploitation.
« Les Éleveurs de la Charentonne sont un exemple intéressant des atouts de la diversification pour les adhérents également, puisque 40 % du sourcing de l’enseigne, sur 3 000 tonnes de viande, viennent de NatUp, contre zéro avant l’acquisition », précise Patrick Aps, directeur général du groupe NatUp.
En bon chemin pour la réduction des émissions
Mais c’est surtout, outre les ambitions de réduction d’émissions de carbone - « à 14 % actuellement, nous sommes en bon chemin, a déclaré Antoine Declercq, puisque notre objectif est d’atteindre - 30 % en 2030 » - une nouvelle aventure qui anime l’équipe de direction : une usine 4.0, à Luneray (Seine-Maritime), qui viendra compléter l’actuelle.
L’accent est mis sur les légumes pasteurisés
En consentant un investissement de 30 millions d’euros, NatUp veut, lorsque la nouvelle unité de production sera opérationnelle, vers la mi-2025, mettre l’accent sur les légumes pasteurisés (par opposition aux produits stérilisés), qui offrent de meilleures qualités gustatives.
L’intelligence artificielle au service de la production
Avec une capacité de production de 20 000 tonnes, l’usine s’appuiera sur une technologie à base d’intelligence artificielle afin d’accroître les cadences de production et d'améliorer encore plus la qualité des produits. De quoi, également, faire évoluer la gamme des produits Lunor (pommes de terre) travaillés dans l’usine existante, avoir un éventail de recettes plus large, le tout en consommant moins d’énergie.
Des noisettes pour Ferrero
Enfin, même si, au cours de l’automne, le projet de fusion que NatUp proposait à Biocer a été avorté, NatUp a décidé de créer une section bio (pour le blé et l’orge, notamment), ainsi qu’une autre sur les fruits à coque. À cet égard, le groupe coopératif mise en particulier sur la noisette. De premières plantations sont en expérimentation dans la région de Luneray. D’autant que Ferrero est implanté à proximité, en Haute-Normandie.
« Pour l’heure, Ferrero se fournit essentiellement en Turquie. Nous espérons à l’avenir pouvoir participer à leur sourcing local, à hauteur de 10 % environ », avance Patrick Aps.
