La chambre d’agriculture a publié les résultats d’un programme qui visait le déploiement des bilans carbone au sein des exploitations en polyculture élevage. Plus de 1.400 exploitations ont été diagnostiquées entre 2021 et 2023. Ces bilans évaluent l’empreinte carbone des fermes et identifient les actions réalisables par les agriculteurs pour la diminuer.
Le programme « Bons diagnostics carbone », initiative phare du plan de relance mené notamment par la chambre d’agriculture, s’est achevé fin 2023. Ce programme visait à déployer les bilans carbone dans les exploitations agricoles et sensibiliser les agriculteurs à la mise en place de leviers permettant de réduire leurs émissions.
Ce projet était le fruit d’une collaboration entre les chambres d’agriculture, Eliance et la Coopération Agricole. Au total, il a permis de réaliser, entre 2021 et 2023, près de 1.409 diagnostics carbone sur des exploitations en polyculture-élevage dans toute la France. La grande majorité de ces fermes (88 %) n'avait jamais réalisé de bilan carbone auparavant
Parmi ces diagnostics, 70% ont été mené par les chambres d’agriculture à l’aide de 250 conseillers spécialement formés sur les enjeux du changement climatique. Ils ont aussi été formés à l’usage des outils carbone afin d’accompagner les agriculteurs tout au long du processus.
Mais qu’est-ce qu’un diagnostic carbone ?
« Sur la base des pratiques culturales et d’élevage, le diagnostic carbone permet de mesurer précisément les flux de gaz à effet de serre de façon personnalisée et adaptée à chaque exploitation agricole », explique la chambre d’agriculture.
Les résultats du diagnostic réalisé permettent de construire avec l’agriculteur un plan d’actions sur 5 ans pour améliorer son bilan carbone. Bien qu’elle soit émettrice de carbone, l’agriculture est elle-même en mesure de décarboner son secteur. D’une part en diminuant ses émissions de gaz à effet de serre, de l’autre en renforçant sa capacité de séquestration du carbone.
Les principaux résultats du programme
Parmi les 1.409 diagnostics carbone réalisés, il y en a eu 761 en élevages bovin lait et 555 en élevages bovin viande.
Concernant les élevages bovin lait, 86 % d’entre eux faisaient ce diagnostic pour la première fois. L’empreinte carbone nette moyenne des exploitations laitières a été évaluée à 0,89 kg éq. CO2 par litre de lait corrigé.
Les élevages bovin viande étudiés étaient quant à eux 96 % à réaliser le diagnostic pour la première fois. Leur empreinte carbone nette moyenne évaluée ce chiffre à 14,12 kg éq. CO2 par kilogramme de viande vive.
Réduire de 10 % l’empreinte carbone des élevages bovin
L'application utilisée par les conseillers lors des diagnostics a présenté divers leviers à mettre en place chez l’éleveur :
- optimiser l'âge au premier vêlage ;
- augmenter la longévité des vaches laitières ;
- augmenter l'autonomie protéique ;
- implanter des légumineuses.
La mise en place de ces différentes mesures pourrait réduire nettement l'empreinte carbone des exploitations bovines (lait et viande confondues) d’environ 10 %. Dans la filière caprine, également étudiée, la réduction des émissions atteindrait même 19 %.
