Ils testent l'évolution des systèmes de culture grandeur nature

La "matrice" de Limagrain contient 61 parcelles de 24x125 m pour tester l'impact de différentes techniques sur l'ensemble des rotations. Crédit: DR

Est-il possible de diminuer les apports d’azote de 20% et l’IFT de 50% tout en améliorant le revenu des agriculteurs? C’est la question à laquelle doit répondre le dispositif d’essai grandeur réelle de la coopérative Limagrain. Premières réponses dans six ans.

"La réglementation et la société nous poussent vers un nouveau modèle agricole. Nous avons voulu savoir s’il était applicable dans nos conditions de sol et de climat, tout en conservant et même en améliorant notre revenu." Pour cela, Sébastien Vidal, président de Limagrain, et son conseil d’administration ont donné le feu vert à un essai de grande ampleur, sur le domaine de Mons, à Aubiat (Puy-de-Dôme). Baptisé "la matrice", ce dispositif doit être suivi pendant douze ans, pour un budget total de 7 M€. Les résultats serviront à alimenter le conseil aux adhérents. 

Sept rotations vont être testées, avec quatre types d'itinéraires techniques pour le sol et quatre niveaux d'intrants.

En pratique, sept rotations1 vont être testées sur 61 parcelles de 3.000 m2, soit dans des conditions proches des conditions réelles des agriculteurs. Les cultures seront conduites avec deux niveaux d’intrants: 100% ou -20% d’azote, 100% ou -50% d’IFT. Quatre itinéraires techniques seront utilisés pour le sol: labour, travail du sol simplifié, semis direct, avec ou sans couverts végétaux. L'idée est d'évaluer l'impact des techniques sur l'ensemble de la rotation en intégrant les investissements nécessaires en matériel, par exemple, et en allant jusqu'au revenu de l'agriculteur. 

Chaque année, plus de 10.000 notations seront effectuées, de l’analyse des peuplements aux rendements, en passant par la météo, la présence de ravageurs, maladies… Après un point zéro au début de l'expérimentation, l'empreinte carbone sera suivie tous les quatre ans, dans différents horizons du sol. Sept personnes équivalent temps plein sont mobilisées dans ce laboratoire à ciel ouvert. Les premiers semis ont été réalisés à l’automne 2022. Un point d'étape sera effectué après six ans pour éliminer les systèmes les moins performants.

(1) Blé/maïs semence, blé/maïs grain, blé/protéagineux/maïs grain, blé/blé/tournesol,  blé/protéagineux/blé/tournesol,  blé/tournesol/blé/colza, maïs grain/maïs grain

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