Orienter sa stratégie de contrôle des vulpins et ray-grass avec Odera 2

Odera 2 est un OAD qui mesure l’efficacité des leviers agronomiques sur une espèce d'adventice ciblée. Crédit: B. Boquet–Agro-Transfert Ressources et Territoires

En matière de gestion des graminées, les leviers agronomiques font parler d’eux ! Odera 2, un outil d’aide à la décision, mesure l’action des leviers agronomiques notamment sur les graminées comme le ray-grass et le vulpin.

L’utilisation des leviers agronomiques pour réduire les populations de graminées résistantes aux herbicides est largement démontrée. Par exemple, cette année, les résultats du programme Cap du futur mené par Arvalis mettent en évidence l’efficacité de ces leviers combinés à des méthodes de désherbage mécanique et chimique.

Pour autant, une question reste en suspens: comment optimiser l’utilisation de ces leviers agronomiques sur sa propre exploitation ?

Agro-Transfert Ressources et Territoires propose un outil d’aide à la décision, en ligne et avec une version gratuite. Cet OAD, Odera 2, mesure l’efficacité des leviers agronomiques sur une espèce ciblée.

Évaluer le risque d’apparition d’une adventice en quelques minutes

"Pour renseigner l’outil, le temps de saisie est court ! Comptez une dizaine de minutes à peine pour une rotation de cinq ans", explique Simon Vandrisse, ingénieur chez Agro-Transfert Ressources et Territoires.

Odera 2 évalue le risque d’apparition de ray-grass et vulpin en fonction des dates de semis, de la rotation et d’autres facteurs encore. Mais attention, cet OAD n’a pas été conçu pour modéliser l’évolution d’une population d’adventice.

"Odera 2 ne prend en compte ni le contexte pédoclimatique ni même le stock semencier de la parcelle. Pour autant, le risque mesuré par l’outil est, sauf cas particulier, en adéquation avec les observations de terrain", affirme cet ingénieur d’Agro-Transfert.

Visualiser l’effet d’une pratique : une lecture à plusieurs niveaux

L’utilisation de l’outil donne une vision du risque adventices à l’échelle de la rotation. Ainsi, il est possible de visualiser l’effet de la combinaison de l’ensemble de leviers, mais aussi l’impact de chaque levier pour chaque culture.

Une version d’Odera 2 accessible sous licence permet de créer des scénarios différents, qui intègrent un ou plusieurs leviers agronomiques. L’effet d’un changement peut ainsi être évalué. Il suffit de comparer les notes de risque attribuées à chacun des scénarios par rapport à la situation initiale de la parcelle.

Une note corrélée à la biologie de l’adventice

En effet, Odera génère des notes de risques. Cette notation est très largement influencée par la date de semis.

"Si l’on prend l’exemple du vulpin, la note sera élevée si le semis est pratiqué entre la mi-septembre et la mi-octobre. Cette période correspond à la date préférentielle de levée de la graminée. En revanche, si la culture est implantée début novembre, lorsque la courbe de levée du vulpin décroît, alors la note de risque décroît aussi", explique Simon Vandrisse.

Par exemple, un producteur qui s’interroge sur la pertinence d’un labour pour lutter contre le vulpin ou bien le ray-grass peut simuler l’utilisation de cette intervention.

Odera 2 croise alors les informations renseignées par l’utilisateur avec le taux annuel de décroissance de l’espèce. La comparaison des notes attribuées aux divers scénarios permet d’identifier le rythme et la date d’intervention la plus adaptée.

Un OAD qui n’émet pas de préconisation

"Ce qui est vraiment intéressant avec cet outil, c’est de pouvoir constater qu’une date de semis ou encore la réalisation d’un labour peuvent avoir des conséquences sur une rotation complète", insiste Simon Vandrisse.

Pour cet expert, la lecture sur le long terme n’est pas le seul avantage : "Odera ne formule aucune préconisation. L’idée n’est pas de se substituer au travail de technicien. L’agriculteur reste seul maître à bord. C’est lui l’expert ! En revanche, Odera 2 donne des clés au même titre qu’une prévision météorologique. C’est un outil simple d’utilisation sur lequel s’appuyer pour optimiser sa stratégie de lutte contre les graminées."

De plus, Odera 2 n’évalue pas uniquement le risque occasionné par le vulpin et le ray-grass, mais celui de 45 espèces d’adventices présentes en grandes cultures.

 

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