Le tracteur électrique, un futur proche ?

Après le tracteur X-concept (4 cylindres + génératrice électrique) et l'andaineur électrique, le constructeur de Marktoberdorf présente une petite bombe : le e100 Vario.
Ce prototype, médaillé d'argent à l'AGRITECHNICA (palmarès), est une nouvelle étape importante dans l'électrification de la traction agricole. Voici ses caractéristiques et les détails qui font que le tracteur du futur sera plus vite dans nos fermes qu'on ne le croit.

La réflexion des ingénieurs a démarré avec un objectif :rendre ce tracteur opérationnel pour toute une journée de travail. À l'instar de la chargeuse électrique eHofTrac de Weidemann, il n'est pas question de courir le risque de la panne de courant. La problématique de l'abandon du moteur thermique a été prise par le bas pour raison assez simple. Un tracteur de plus de 200 chevaux aurait besoin d'une remorque de batteries pour effectuer une journée aux champs. Peu pratique, peu agronomique, la technologie actuelle ne convient pasL Fendt a choisi un châssis de Série 200 étroit et placé la puissance du tracteur à 50 kW (équivalent à 70 chevaux-vapeur). Doté d'une batterie lithium-ion de 100 kWh, il est capable de fonctionner cinq heures d'affilée en conditions réelles.

5 heures d'autonomie, est-ce suffisant ?

C'est évident, tous les tracteurs ne peuvent pas être remplacés par le e100 Vario. La première raison réside dans sa puissance. La deuxième se trouve dans la nécessité pour certains tracteurs de travailler 7 à 8 heures en continu. Pourtant, si on fait le compte des tracteurs qui peuplent les fermes européennes et qui travaillent 3h le matin et 3h le soir, ils sont nombreux. Cela laisse 18 heures pour refaire "le plein". L'intelligence des équipes Fendt s'exprime dans la compacité et dans la technologie pour la recharge. La prise de recharge rapide CCS Type 2 remplit 80% de la batterie en 40 minutes. Il faut, pour cela, être équipé de l'option super-charge. Autrement, la recharge se fera en courant standard jusqu'à 22 kW. Il ne vous reste plus qu'à faire l'inventaire des prise triphasées sur votre ferme et de vérifier leur ampérage !

Tous les outils sont utilisables.

Relevage, prise de force, hydraulique : tout est présent sur le e100. On constate l'ajout de deux interfaces de puissance conformes à la norme AEF pour appareils électriques. La batterie est capable de libérer temporairement une réserve de puissance de 150 kW pour l'entraînement des outils.
Les conducteurs bénéficieront du couple maximum dès 0 km/h et d'un réglage précis et dynamique des outils. La batterie en 650 V, conçue par l'entreprise autrichienne Kriesel, est un organe qui nécessite le plus grand soin pour la température de fonctionnement. C'est pourquoi, à l'instar des voitures Tesla, Nissan, Renault, etc., une pompe à chaleur est présente afin de réchauffer ou refroidir les accus. Le conducteur bénéficiera, par conséquent, du préchauffage ou du pré-refroidissement de la cabine au fil des saisons. Aussi, comme dans l'automobile, le smartphone est présent pour consulter à distance le niveau de charge du tracteur.

Quel impact sur la planète et sur le porte-feuille ?

Le tracteur alimenté par batterie réduit considérablement les émissions de CO2. En cas d'utilisation d'électricité produite à base d'énergies renouvelables, la machine pourra fonctionner avec un bilan CO2 neutre, et à des coûts particulièrement bas. Reste à savoir de combien serait abaissée la consommation de GNR sur une ferme ? Ainsi que dans des serres ou encore dans les municipalités où le travail est également quotidien... L'expérience des voitures électrique au coût total de possession imbattable pourrait bien se reproduire grâce aux successeurs du e100 Vario. Imaginez les économies en huile moteur, en AdBlue, en filtres et la réduction potentielle des temps et coûts de maintenance.
De toute évidence, les émissions de CO2 produites par les sources d'électricités du tracteur seront à mettre au passif du bilan carbone. Les éoliennes, le biogaz ou les panneaux photovoltaïques ont un impact. D'un autre côté, le e100Vario apporte une flexibilité un peu inatendue : il peut réinjecter le courant dans le réseau. Ainsi, le tracteur prend le rôle du groupe électrogène mobile pour aider les voisins dans les chalets et les chaumières lors de coupures d'électricités. Ceci, sans bruit et sans odeurs. D'autres utilisations plus agricoles (salles de traites mobile, pompage, ...) pourraient aussi en bénéficier.

La premières photos on suscité beaucoup de commentaires. Notamment à propos du recyclage des batteries. Il faut savoir que les batteries automobiles à la santé défaillante sont recyclées, reconditionnées mais aussi placées sous/dans les bornes de recharge. Ceci pour réduire l'appel sur le réseau à chaque branchement. Les fermes solaires récupèrent également ces accus pour stocker le trop plein instantané de production. Si la densification a des limites - le Galaxy Note et ses explosions nous l'a rappelé - il reste l'interrogation sur le prix. À ce jour, il est difficile de l'évaluer. En 2010, le kWh de batterie coûtait 1000 $. Sept ans plus tard on approche des 200 $, selon Bloomberg. Interrogés sur la stratégie de vente dans le futur, les responsables de Fendt ont affirmé que la décision sur la location ou la vente (ou les deux) de la batterie n'était pas prise.

Rendez-vous à Agritechnica en novembre pour voir ce prototype de plus près et en 2018 pour ses premiers tours de roue !

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