Un gain d’1h30 de travail par jour en robotisant l’alimentation

Clémence Poussier utilise des robots GEA pour la traite et l'alimentation de ses vaches laitières.

La SCEA Poussier, gérée par Clémence Poussier et Luc, son père, est la première exploitation française à s’équiper du robot d’alimentation GEA Dairyfeed F4500.

Mis en service en juin 2022, l’appareil alimentait au départ un troupeau de 150 vaches. « Voyant que le robot répondait bien, nous avons progressivement augmenté le cheptel pour atteindre aujourd’hui 200 vaches, explique Clémence Poussier. Grâce à cet appareil et aux 3 robots de traite, nous sommes passés de 28 à 33 kg de lait en moyenne. » Un changement qui s’est opéré en même temps que le transfert des bovins vers un bâtiment neuf.

« Avant, nous étions en salle de traite 2 x 9, précise-t-elle. Nous passions trois heures matin et soir à la traite à deux personnes. À cette époque, où nous étions encore avec l’ancien bâtiment et sans robot, l’exploitation comptait alors quatre personnes. Sur les deux salariés, l’un était consacré à la traite, un poste que nous avons pu supprimer aujourd’hui. La partie alimentation nous mobilisait deux heures par jour et s’effectuait au godet désileur. »

Désormais, cette activité est réalisée en vingt à trente minutes maximum. « Nous remplissons la paille et la luzerne une à deux fois par semaine dans les stockeurs. L’herbe et le maïs sont rechargés tous les jours. Il serait possible de ne remplir l’herbe qu’une fois par semaine, mais nous préférons apporter du fourrage frais et de qualité », raconte Clémence Poussier.

 

Une alimentation précise du troupeau

Au départ, l’alimentation par le robot s’effectuait de 6h du matin à 22h le soir. Les éleveurs sont ensuite passés à une distribution sur 24 heures. « Nous avons vu la différence, avec des animaux qui mangeaient plus », remarque l'éleveuse.

La robotisation de l’alimentation s’est aussi accompagnée d’un gain de précision. Auparavant, avec le godet désileur, la précision était de l’ordre de 50 à 100 kg. Mais s'il restait 500 kg à la fin de la distribution du mélange, les éleveurs les donnaient quand même et compensaient en mettant moins de fourrage le lendemain. « Là, le robot a ses quantités précises par vache, qui sont définies, et il connaît le nombre d’animaux à nourrir. Il effectue tous les jours le même travail et distribue les mêmes quantités. »

Le déchargement s'effectue par un tapis transversal, aussi bien à droite, qu'à gauche. Ici, l'alimentation des vaches a lieu huit fois en 24 heures.

La partie où l’homme intervient encore ne concerne plus que le remplissage des stockeurs. Une tâche simple et qui peut être confiée à une personne peu expérimentée sans risque d’erreurs, en comparaison avec le godet désileur. « Désormais, nous sommes sûrs de ce qui est fait et de ce qui est mis. Avec le robot, la qualité du mélange est supérieure et nous n’avons quasiment plus de refus. Avant, nous avions entre 200 à 300 kg de refus chaque jour, contre 50 kg une fois par semaine actuellement. »

 

Un gain sur la qualité de vie

Les robots rendent le travail plus flexible avec moins de contraintes horaires. Souvent seule le dimanche sur l’exploitation, Clémence Poussier peut cependant se permettre d’arriver plus tard. Elle sait que, de toute façon, le travail sera fait. Même si elle a deux à trois heures de travail derrière, cela n’a pas d’impact sur les animaux puisqu’ils ont déjà été soignés.

Grâce à ces équipements robotisés, la jeune femme est en capacité de travailler seule sur la ferme. Tout a été pensé et fait pour que l’exploitation fonctionne avec une seule personne. Si, par exemple, le salarié ne vient pas un matin, cela ne pénalise pas l’organisation.

« Auparavant, il me fallait plus de quatre heures pour traire si j’étais seule, indique-t-elle. Il fallait ajouter à cela deux heures pour l’alimentation. Une cadence qui était faisable sur une matinée, mais qui n’était pas tenable deux ou trois jours de suite. Aujourd’hui, être seule sur l’exploitation est quelque chose de gérable, même si ce n’est pas l’objectif. »

La cuisine comporte notamment quatre stockeurs qui contiennent : ensilage de maïs, ensilage d'herbe, paille et Rumiluz.

 

Plus d’animaux nourris pour moins cher

Le travail de l’éleveuse a changé. À présent, elle passe presque une heure à consulter sur l’ordinateur ce qu’il se passe, quels animaux sont à regarder de plus près ou encore les points à modifier sur l’alimentation. Avec toutes ces informations centralisées, la gestion des vaches est plus facile qu’avant. L’éleveuse envisage ainsi plus sereinement le jour où son père prendra sa retraite.

Elle estime aussi économiser sur le coût du poste alimentation. Le robot coûte 4 à 5 euros d’électricité par jour et le chargeur télescopique ne consomme plus que 10 litres de GNR par jour en moyenne pour l’alimentation, contre 40 litres auparavant. Un coût d’alimentation inférieur, et ce, en nourrissant davantage d’animaux.

Le rechargement du robot en électricité a lieu à la fin de la phase de mélange.

 

 

GEA DairyfeedF4500 
L’installation se compose d’un robot d’alimentation électrique doté d’un bol mélangeur de 2,3 m3. Autonome, il se dirige grâce à un système radar/lidar. Pour cela, une caméra à l’avant et une autre à l’arrière balaient en permanence l’environnement. Ces caméras repèrent des points fixes qu’il faut enregistrer lors de la première utilisation afin de constituer le parcours du robot. La gestion de celui-ci et la programmation des rations s’effectuent à partir du logiciel DairyNet, commun aux robots de traite. La partie cuisine, où vient se fournir le robot, se compose de plusieurs stockeurs d’aliments. Il s’agit de caissons de 13 m3, rehaussables à 16 m3 et dotés de tapis convoyeurs. L’aliment arrive ensuite sur des rouleaux démêleurs avant d’être chargé dans le bol du robot. Le principe du robot ne permet de distribuer que des aliments à brin court, de moins de 10 cm. Pour des longueurs supérieures, un bol fixe est proposé. Enfin, d’autres équipements sont possibles, comme une trémie (pour les pulpes ou le maïs grain humide), des trémies à minéraux et des pompes à mélasse. GEA indique que le système peut gérer jusqu’à quinze aliments différents.                                                                                                                                                                                                                                                        

Le robot affiche 2,10 m de haut, 1,40 m de large, 4 m de long et 2,3 t à vide. Il possède quatre roues, dont deux sont motrices. Un repousse fourrage est également intégré.                                                               

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