Repérer les vaches à cellules avec le lait de tank

 L'éleveur envoie un seul échantillon de lait de tank par la poste et récupère les comptages cellulaires de chacune de ses vaches quelques jours après. Photo : N.Tiers/Pixel Image

Détecter les vaches à cellules avec un seul échantillon de lait de tank, c'est désormais possible grâce à GénoCellules, un outil développé par le groupe Seenergi. Condition préalable : génotyper l'ensemble des vaches en production. Le service - une exclusivité mondiale - est déployé depuis le 1er janvier.

La crise laitière de 2015 a fait réfléchir le groupe Seenergi.

"Elle a impacté les éleveurs mais aussi nous indirectement. Nous nous sommes demandés comment faire autrement, mieux et moins cher", confie Jean-Bernard Davière.

Le responsable recherche et développement du Clasel se souvient alors d'un article d'un chercheur belge, lu quelques années auparavant, sur la possibilité de réaliser des comptages cellulaires individuels à partir d'un seul échantillon de lait de tank.

Deux années de recherches et de tests et un million d'euros d'investissement auront été nécessaires pour mettre au point la méthode. Graphique à l'appui, Jean-Bernard Davière démontre la fiabilité de la technologie.

"Nous pouvons identifier l'ADN de chaque vache dans les cellules leucocytaires présentes dans le lait de mélange. En connaissant la quantité de lait produite par chaque vache, le taux de cellules du lait de mélange et le pourcentage de contribution de chaque vache, nous pouvons déterminer le niveau de cellules de chaque vache. L'outil permet à l'éleveur d'écarter rapidement les vaches ayant une responsabilité cellulaire élevée", assure Jean-Bernard Davière.  

Une prise d'échantillon simplifiée

L'outil nécessite, au préalable, de génotyper l'ensemble des vaches en production. Seenergi a mis en place son propre laboratoire de génotypage.
 

"Certes, le génotypage représente un investissement la première année. Mais les années suivantes, le service revvient 20 % moins cher que les analyses classiques", assure Jean-Bernard Davière.


En pratique, un fois le troupeau génotypé, l'éleveur prélève un échantillon de lait au moyen d'une seringue partiellement préremplie d'un conservateur, qu'il envoie par la poste au laboratoire d'analyses. Il précise, par Internet, la date de prélèvement, la quantité de lait dans le tank, le nombre de vaches dans le tank, s'il s'agit de la traite du matin ou du soir, s'il bénéficie de compteurs à lait, la production de chaque vache ou, sinon, la production globale du troupeau.

"Le pas de temps est largement raccourci. Quand il faut attendre un mois avec le contrôle de performance classique, l'éleveur reçoit les résultats en une semaine avec GénoCellules." Il a également la liberté d'envoyer les échantillons quand il le souhaite, alors qu'il ne choisit pas la date du contrôle de performance. Cela permet à l'éleveur d'être plus réactif sur la gestion de l'état sanitaire de son troupeau et de mieux maîtriser la qualité du lait au niveau du tank."


Le groupe Seenergi propose deux niveaux de service : l'éleveur peut choisir 18 ou 24 comptages cellulaires par an, "contre dix aujourd'hui". Dans le cas où l'éleveur opte pour 18 analyses, il bénéficie de 6 contrôles de performances classiques. Il dispose, en outre, des résultats de génotypage et des index génomiques pour accoupler au mieux ses femelles.

Le service est d'abord déployé sur la zone du Clasel, il sera ensuite étendu à l'ensemble du groupe Seenergi, "voire au delà. Avec l'envoi des échantillons par la poste, on s'affranchit des frontières", souligne Jean-Bernard Davière.
 

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