Gestion des données au quotidien : prendre le temps d’en gagner

Chaque matin et chaque soir, Vincent Reff passe entre 15 et 30 minutes à vérifier les potentielles alertes. © A. Legendre/Terroir Est

Vincent Reff, éleveur de vaches laitières en Moselle, utilise le logiciel lié à ses robots et à ses colliers connectés quotidiennement. Il y suit la production laitière mais surtout l’état sanitaire et la reproduction de son troupeau. Mais pour que la gestion quotidienne soit fluide, il faut prendre le temps de se familiariser avec le logiciel.

Il faut passer du temps pour paramétrer ce dont on a besoin, s’investir un peu dans le logiciel, mais, ensuite, on peut faire plein de choses avec », affirme Vincent Reff, éleveur de vaches laitières à Vahl-lès-Bénestroff (Moselle) en naviguant avec fluidité d’un écran à l’autre du logiciel intégré à ses deux robots et à ses colliers connectés.

Et pour cause, robots et colliers renvoient une multitude d’informations vers le logiciel : quantité de lait produite, qualité du lait, taux cellulaire nombre de traites par jour, données de rumination et d’activité. Tout cela au global comme par vache, et la liste n’est pas exhaustive.

Chaque matin, et chaque soir, Vincent Reff passe entre 15 et 30 minutes à vérifier les potentielles alertes. « En plus des vaches en retard de traite, qui sont gérées par mon oncle, je regarde une liste qui s’appelle : "attention santé". Le logiciel croise une série de données pour chaque vache, comme la température du lait, le taux cellulaire ou encore l’activité ruminale, et renvoie des alertes si les chiffres s’écartent de la normale », explique l’éleveur. Si ces alertes permettent de repérer rapidement certaines problématiques et d'avoir ainsi plus de chances de guérir les animaux, elles ne remplacent pas l’expertise de l’éleveur, qui doit les interpréter. « Par exemple, quand les vaches sont en chaleur, c’est normal qu’elles ruminent moins », indique Vincent Reff.

Aide à la décision

Ces chaleurs sont repérées grâce aux colliers d’activité, et les données sont transmises au logiciel. Ainsi, chaque jour, Vincent Reff dispose d’une liste des vaches et génisses qu’il peut inséminer.
Car l’éleveur, qui a été inséminateur pendant quatre ans avant de s’installer, réalise toutes les inséminations, échographies et le suivi de reproduction. « Je ne me sers que des colliers d’activité pour repérer les chaleurs. Cela fonctionne bien. Et si je passe un peu de temps sur le logiciel pour vérifier toutes ces données, cela remplace le temps que je passais auparavant à surveiller les chaleurs, surtout celles des génisses, parfois plus compliquées à repérer », estime-t-il.

À ces données remontées directement s’ajoutent celles que l’éleveur saisit et qui concernent la gestion du troupeau, notamment les suivis de reproduction et sanitaire.
« Le cahier des charges de la laiterie exige une liste de tous les traitements antibiotiques dispensés aux vaches. En les saisissant dans le logiciel, je peux ensuite réaliser une extraction sur Excel et leur envoyer », explique-t-il.
Vincent Reff saisit également les autres problèmes de santé, qui n’ont pas nécessité d’antibiotiques. « Grâce à cela, je garde un historique, cela m’aide lorsque je choisis des vaches à réformer. »

Et pour gérer toutes ces données sans que cela ne lui prenne trop de temps, Vincent Reff s’est créé plusieurs listes, selon ses besoins.

« J’ai par exemple une liste de vaches que je ne souhaite pas réinséminer. Lorsque le collier me remonte que l’une d’elles est en chaleur, je sais directement que je peux ignorer l’information », explique-t-il.

Toutefois, malgré de nombreuses possibilités de paramétrages, il manque certaines fonctions au logiciel, selon l’éleveur. « Il m’arrive de remonter des idées d’amélioration au constructeur.

Cela peut prendre du temps, mais jusqu’à présent, j’ai eu l’impression qu’elles étaient prises en compte », se réjouit Vincent Reff. Restent toutefois quelques points qu’il suit lui-même sur Excel.

Par exemple, le nombre d’inséminations qu’il a effectué en croisement viande, en doses sexées, ou en doses normales. « Pour l’instant, j’ai trop de femelles, j’élève trop de génisses.

La différence de lait entre primipares et multipares étant élevée, il ne faut pas que les premières poussent les secondes dehors. Alors, je dois suivre plus précisément la proportion de chaque type dose », détaille l’éleveur.

Pas question d’oublier le papier

Ce levier d’amélioration, il l’a identifié en partie grâce au suivi Écolait du BTPL. Vincent Reff se sert d’ailleurs des données du robot pour alimenter Écolait, et se comparer aux autres membres du groupe.

« Je me fixe des objectifs, comme de réduire l’intervalle vêlage-vêlage de 25 jours ou encore de repasser l’âge au premier vêlage à 24 mois. J’étais passé un peu en dessous, mais je trouve que la lactation démarre moins bien quand les primipares sont trop jeunes », explique l’éleveur, qui a aussi paramétré une liste pour suivre la lactation des primipares.

On sent que Vincent Reff est à l’aise avec l’informatique. Toutefois, malgré « la simplicité et la réactivité » des données sous format numérique, il ne se passe pas complètement du papier.

« Je me fais toujours des notes et des classeurs, pour les naissances et les inséminations par exemple. Je veux être sûr qu’il n’y ait pas de raté. Et puis, parfois c’est plus simple de chercher des informations sur le papier. On garde un historique facilement accessible », estime-t-il. Comme quoi numérique et papier ne sont pas antinomiques.

Carte d’identité

Gaec de Reff

Main-d’œuvre : 2 associés  – Vincent Reff
et son oncle – et un salarié. La mère de Vincent aide
pour la comptabilité et les veaux.

SAU : 255 ha

145 ha de SFP dont 40 ha de maïs, 45 ha de prairies temporaires et 60 ha de prairies permanents.

110 ha de céréales dont 60 ha de blé, 20 ha d’orge, 30 ha de colza.

Cheptel : 145 vaches laitières qui produisent 1,5 million de litres de lait. (Moyenne d’étable : 10 500 l/vache) vendus à la fromagerie Hutin, dans la Meuse, avec un cahier des charges alimentation sans OGM et lait de pâturage.

Les mâles sont engraissés en taurillons et toutes les génisses sont élevées. Certaines sont vendues pleines.

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