Le nombre de foyers de MHE sérotype 8 ne semble pas réellement diminuer sur le territoire français. En effet, malgré une légère baisse fin décembre 2023, leur nombre est reparti à la hausse, soit 3708 foyers recensés le 3 janvier dernier. La zone touchée ne diminue pas non plus, puisqu’elle couvre toujours 20 départements.
La zone de régulation des mouvements des animaux qui s’effectue dans un rayon de 150 km autour des cas confirmés, reste stable. Aujourd’hui, cette aire régulée englobe l’ensemble des départements de l’ouest situés entre la frontière espagnole et le sud de la Normandie.
Crédit photo : © Ministère de l’Agriculture
La restriction des mouvements entrave peu le marché
À la mi-septembre, en raison des premiers cas détectés, le marché des broutards s’était relativement crispé. Aujourd’hui, les foyers se sont densifiés, mais les dispositions pour contrôler l’épidémie entravent peu les opportunités du marché :
« Depuis la zone régulée, les broutards peuvent être envoyés vers l’Espagne qui est déjà touchée par la MHE. Pour cela, les animaux ne doivent pas présenter de signe clinique de la maladie. De plus, les bovins peuvent aussi être expédiés vers l’Italie ou vers les zones indemnes françaises, sous réserve de désinsectisation et d’une PCR négative », rappelle l’Institut de l’élevage dans son dernier numéro de "Tendances lait viande".
Septembre 2023 : fermeture des marchés vers les pays tiers
Après la détection de cas de MHE en France, les expéditions vers des pays tiers, notamment l’Algérie ont été suspendues. En septembre, les douanes rapportent que seulement 4000 broutards ont pu être envoyés vers l’Algérie avant la fermeture de son marché aux animaux français.
De plus, les exports vers l’Italie ont eux aussi souffert puisqu’ils ont reculé de 7% par rapport à 2022.
Heureusement, les douanes ont recensé une hausse de 2% des envois de broutards vers l’Espagne, soit 8400 têtes supplémentaires par rapport à 2022. Cette augmentation concerne majoritairement les broutards de plus de 300kg vifs.
« Cette augmentation des envois vers l’Espagne en septembre est venue compenser un ralentissement vers l’Italie qui s’approvisionnait exclusivement depuis la zone indemne avant l’accord validé mi-octobre », explique l’Idele.
Octobre 2023 : des exports dynamiques vers l’Espagne et l’Italie
Les données TDM du mois d’octobre montrent un dynamisme marqué des exportations vers l’Espagne et l’Italie qui enregistrent des hausses respectives de 32% et de 11% par rapport à l’année précédente.
Cela équivaut à un total de 88300 broutards envoyés de plus qu’en 2022. Cette tendance concerne majoritairement les mâles de plus de 300 kg.
Ce dynamisme n’a pas compensé totalement les pertes liées à la fermeture des marchés avec un certain nombre de pays tiers. De ce fait, les envois de broutards toutes destinations confondues ont légèrement reculé sur cette période. Les experts de l’Institut de l’élevage estime cette baisse à 4% par rapport à octobre 2022.
