Mesurer les rejets de méthane à la mangeoire

En 2015, les chercheurs suisses ont également commencé à utiliser l'outil Greenfeed. Photo Agroscope
Cet été, la coopérative Terrena a mis en service deux mangeoires Greenfeed dans des élevages bovins des Pays de la Loire. D'origine américaine, elles permettent de mesurer en temps réel la quantité de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2) rejetée par les animaux durant la rumination.

Les mesures sont effectuées pendant que l'animal s'alimente, sachant que 70 à 80% du méthane est rejeté par la gueule. Il suffit que la vache reste au moins 3 minutes à la mangeoire. Au fond de la mangeoire est installé un aspirateur qui envoie l'air éructé par l'animal vers des capteurs. Le système Greenfeed dispose d'un ordinateur intégré dont les données enregistrées sont accessibles par Internet ou Wifi.

Si les mesures sont extrêmement variables à chaque visite, la moyenne des émissions sur deux semaines montre une très bonne répétabilité. Avec cet appareil, il est donc possible d'étudier, en conditions réelles d'élevage, l'impact de diverses combinaisons d'aliments sur les rejets de méthane par les animaux, et donc d'évaluer les possibilités de les réduire.

Orienter la sélection des troupeaux

Trois mangeoires Greenfeed sont installées à l'Inra de Bourges depuis 2012. L'objectif là-bas est d'étudier les caractères génétiques liés à l'émission de gaz à effet de serre, en vue d'orienter demain la sélection des troupeaux. Gilles Renand, chercheur au département génétique animale de l'Inra de Jouy en Josas, explique :

Nous essayons de répondre à la question : y a-t-il des animaux qui rejettent moins de méthane avec la même ration ? Et la réponse semble être oui. Certes la consommation d'aliment varie d'un animal à un autre, et l'émission de méthane dépend en premier lieu du gabarit de l'animal et des quantités qu'il ingère. Mais, parmi des animaux de même poids qui ingèrent les mêmes quantités d'aliments, certains émettent moins de méthane que d'autres.

L'objectif des chercheurs est donc de mesurer le potentiel individuel des animaux concernant l'émission de méthane, puis de remonter jusqu'à leur patrimoine génétique, afin d'identifier d'éventuels marqueurs génétiques utilisables en sélection.

Il nous faut aussi faire le lien avec le gain moyen quotidien (GMQ) des animaux, afin d'identifier si ceux qui émettent le moins de méthane sont aussi ceux qui ont de bons GMQ, c'est-à-dire de bonnes performances de croissance.

Voir aussi :
Variabilité individuelle des émissions de méthane en début d'engraissement chez des taurillons charolais alimentés avec des aliments condensés
Acquisition de Greenfeed par les chercheurs suisses
AgriCO2 : la démarche de Terrena pour réduire les gaz à effet de serre
 

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