Une baisse de 4% de la production de viande bovine pour le Mercosur

Une baisse de 4% de la production de viande bovine pour le Mercosur. © Erich Sacco/AdobeStock
Lors des journées des marchés mondiaux, l’Institut de l’élevage a présenté le bilan de l’année passée et les perspectives 2022 de la production et de l’exportation de viande dans les pays du Mercosur. 
 
En 2021, les pays du Mercosur, comme les autres pays du continent sud-américain, ont été touchés par une inflation galopante. En effet, l’Argentine enregistre une inflation annuelle de +48%, le Brésil de +8%, l’Uruguay de +4% et le Paraguay de +8%.
D’après les économistes de l’Institut de l’élevage (Idele), l'inflation se poursuit en 2022 malgré la suspension d’une partie des droits de douanes sur les importations brésiliennes et l’interdiction d’exportations de viande bovine depuis mi-2021 en Argentine. 

12,6 millions téc produites dans les pays du Mercosur

En 2021, 12,6 millions téc produites ont été comptabilisées dans les pays du Mercosur soit près de 25% de la production mondiale. Environ 3,8 millions téc ont été exportées, soit un repli de 3% par rapport au record historique de 2020 mais une hausse de 5% par rapport au niveau de 2019. Les flux vers la Chine et Hong Kong concentraient, en 2021, plus de 60% des envois. 
 
Pays Cheptel Production abattue
 Brésil  221 millions têtes dont 61 M VA  8,4 Mtéc dont 7,4 Mtéc contrôlées
 Argentine   53,4 millions têtes dont 22,7 M VA  3,0 Mtéc
 Uruguay  13,9 millions têtes dont 5,3 M VA  611 ktéc dont 571 ktéc contrôlées
 Paraguay  11,9 millions têtes dont 4,4 M VA  688 ktéc
 

Hausse de la production en Uruguay

En 2021, la production totale des pays du Mercosur baisse selon des dynamiques divergentes, avec notamment un recul chez les deux géants producteurs de viande bovine que sont le Brésil (-5%) et l’Argentine (-7%). En revanche, on observe un rebond au Paraguay (+9%) et surtout en Uruguay (+29%), pays qui sort d’une longue période de recapitalisation. Au total la production au Mercosur a reculé de 12,6 millions de téc en 2021 par rapport à 2020, soit une baisse de 4%, ce qui représente -0,5 Mtéc. 
 

Des animaux plus lourds au Brésil

Au Brésil, la baisse de production concerne tous les types d’animaux. Elle est moins marquée en bouvillions (-1%/2020). 

« La baisse de production est limitée par la hausse des poids de carcasse quelle que soit la catégorie puisque les grands groupes ont mis en place des grilles de paiement aux éleveurs qui visent à les insister à produire des animaux à la fois plus lourds et plus jeunes » , explique Baptiste Buczinski, économiste au GEB-Idele.  

Moins de vaches allaitantes en Argentine

Ailleurs dans le Mercosur, l’Argentine observe une baisse de la production due notamment à la décapitalisation du cheptel de vaches allaitantes qui perdure depuis plusieurs années. En revanche, les disponibilités à l’export restent assez importantes, à 710000 téc, du fait de l’inflation et des problèmes de pouvoir d’achat qui limitent la consommation domestique. 

+ 30 % de production pour l'Uruguay

« La grosse exception côté Mercosur c’est l’Uruguay qui possède une dynamique inverse, indique l’économiste. Après plusieurs années de recapitalisation, le pays dispose d’un nouveau cheptel plus étoffé et a vu une hausse très marquée de la production, environ +30% et une forte progression des exportations +37%, notamment pour fournir le marché chinois. On observe également un peu plus de disponibilités en vif et un retour léger sur le marché de l’export en vif. »

Le Paraguay, quant à lui, enregistre une hausse de production pour la deuxième année consécutive (+11%/2020). De ce fait, le pays a davantage exporté sur le marché mondial au détriment de la consommation domestique. 

Perspectives 2022 

En 2022, la production de viande bovine devrait diminuer en Argentine et au Paraguay. En revanche, elle devrait rester élevée en Uruguay et connaître un nouvel essor au Brésil grâce à la recapitalisation du troupeau engagée depuis quelques années. 

« Pour 2022, on attend un rebond de la production de viande bovine au Brésil avec, a priori, une fin de cycle de recapitalisation avec à nouveau un peu plus d’abattages de vaches et plus de disponibilités à l’abattage à l’horizon 2022 », précise Baptiste Buczinski.

Par ailleurs, si la demande mondiale se poursuit, ce qui semble être le cas, les exportations devraient se redresser et même rester très élevées malgré des mesures qui pourraient se poursuivre comme la limitation des exportations depuis l’Argentine. Seule inconnue face à l’inflation, la consommation intérieure qui pourrait se maintenir voire diminuer en 2022. 
 

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