L'eau usée traitée arrose déjà 100 ha de vignes audoises

La réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures est encore anecdotique à travers le monde. Mais il existe de grandes disparités d’un pays à l’autre. Le taux de réutilisation est de 90 % en Israël, de 14 % en Espagne, de 8 % en Italie et de moins de 1 % en France.

Néanmoins, des projets pour apporter de l’eau usée traitée issue de stations d’épuration à la vigne émergent, notamment dans le Languedoc. Sur la commune balnéaire de Gruissan, le démonstrateur IrriAlt’eau apporte de l’eau sur 80 ha, dont 47 appartenant à l’Inrae.

Plus de dix ans après le début du projet, onze propriétaires ont bénéficié en 2022 de cette ressource en eau singulière. Sur ce site, le potentiel de la ressource permettrait d’irriguer à terme 300 à 400 ha de vignes.

La réutilisation des eaux usées traitées y est et y sera contrainte, non pas en volume mais en débit, très réduit la nuit, variable d’un jour à l’autre. Cette situation nécessite un stockage intermédiaire et temporaire entre la station et le réseau d’irrigation.

Une proximité nécessaire entre les vignes et la station

« La réutilisation des eaux traitées usées n’est pas une solution miracle. Il faut bien étudier la faisabilité, la rentabilité et l’impact environnemental global des projets. Tous sont différents. Ainsi, sur les 32 stations d’épuration de la communauté d’agglomération du Grand Narbonne, seulement neuf d’entre elles ont un potentiel fort pour déployer la réutilisation à vocation agricole. Il faut, par exemple, qu’il y ait une proximité entre la station et les cultures, que les volumes d’eau disponibles soient suffisants sur les périodes de besoin des cultures. Par ailleurs, toute l’eau de la station n’est pas mobilisable. Il faut en rejeter en rivière », a précisé Jean-Michel Axès, directeur du cycle de l’eau du Grand Narbonne à l’occasion des 7es assises des vins du Sud-Ouest organisées par l’IFV.

Sur le site pilote de Roquefort-des-Corbières, situé dans les terres audoises, la station du village de 1.000 habitants ne permet d’apporter de l’eau que pour 15 à 20 ha de vignes sur un total de 600.

« Dans le cas des centres urbains importants, à l’inverse, la ressource est grande, mais l’urbanisation a éloigné le vignoble, indique Denis Caboulet de l’IFV. Attention aux fausses bonnes idées. Les infrastructures à déployer sont parfois conséquentes, pour un besoin en irrigation très saisonnier."

>>> A lire en complément: Réutiliser les eaux usées traitées de la STEP de Roquefort des Corbières pour irriguer des vignes.

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