Le marché mondial du lait à la portée des coops

"Les coopératives laitières doivent s'adapter pour répondre à la réalité de la croissance du marché mondial" affirme Dominique Chargé. Photo : N Tiers/Pixel image
Les coopératives laitières françaises ont bien l'intention de participer à la croissance du marché mondial des produits laitiers qui se profile pour les prochaines années, et leur Fédération nationale (FNCL) va poursuivre son accompagnement en ce sens. Voilà le message qu'a souhaité faire passer Dominique Chargé, président de la FNCL, à l'occasion de l'assemblée générale du 17 avril.

Au milieu des années 2000, nous étions persuadés qu'on ne pouvait être présents sur le marché mondial sans restitution, rappelle Benoit Rouyer, directeur du département économie et territoires du Cniel. Mais la donne a changé. Depuis 2010, l'écart de prix entre le lait français et le lait néozélandais s'est considérablement réduit, et en 2013, le lait néozélandais est même devenu plus cher ! Les coûts de production convergent en raison notamment d'une forte hausse du prix du foncier en Nouvelle-Zélande.

Depuis les cinq dernières années, le marché français des produits laitiers est resté relativement stable en volume et en prix ; il y aurait même en 2013 une déflation de 0,7% en hypermarchés et supermarchés. Ce marché de 15,4 milliards d'euros en 2013 reste néanmoins incontournable pour les industriels laitiers français.

Mais c'est à l'export que la croissance du marché est la plus prometteuse : à titre d'exemple, les importations de poudre de lait des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont passées de 110000 tonnes début 2008 à 710000 tonnes fin 2012, soit une multiplication par près de sept en cinq ans. De la même manière, les importations de fromages, sous la barre des 100000 tonnes en 2000, dépassent les 400000 tonnes depuis 2012.

Les investissements chinois sont une nécessité

Les coopératives laitières se sont beaucoup restructurées ces dernières années. Elles ont aussi beaucoup investi pour s'adapter à l'arrêt des quotas laitiers et à la croissance de la production : investissements de compétitivité (concentrateurs, chaudière à biomasse), investissement dans le domaine des fromages (mozzarella chez Eurial, pâtes pressées chez Laïta, pâtes molles et emmental chez Ermitage), et investissement dans le domaine des ingrédients secs (tours de séchage).

La part réalisée à l'export, et les ambitions industrielles et commerciales sont différentes d'une coopérative à l'autre, car les coopératives laitières sont liées à des dynamiques de territoire, parfois à des produits  d'appellation. Leur rôle est de répondre à la demande de leurs associés-coopérateurs, souligne Dominique Chargé. L'appel à des partenariats financiers extérieurs, notamment chinois dans le cas de Sodiaal et d'Isigny Ste Mère, est une nécessité pour soutenir nos investissements.

Le président de la FNCL ne cache pas son souhait que se poursuivent cette croissance et cette restructuration dans les coopératives laitières. L'enjeu pour la FNCL est désormais d'accompagner ses adhérents, et les producteurs laitiers qui sont derrière, dans la gestion de la volatilité des cours engendrée par le nouveau contexte de marché.

La FNCL compte également peser dans l'élaboration de la Pac 2020 pour la mise en place de systèmes assurantiels sur la marge des producteurs.

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