L’étude des bases de données des deux organismes de contrôle de performances, Eilyps et BCLEO, a permis de mettre en évidence les horaires de traite lors des contrôles officiels pour les 5 844 élevages suivis par ces deux entités en Bretagne. Cette étude, menée par l’Institut de l’élevage et la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, dont les résultats sont en partie disponibles sur le site de l’Institut de l’élevage, a permis de tirer plusieurs conclusions:
• Les deux bases de données diffèrent peu en matière d’horaires de traite;
• La traite débute en moyenne à 7h25 le matin et à 17h45 le soir. Plus de la moitié des éleveurs commencent à traire entre 7h et 8h et entre 17h et 18h;
• 70% des exploitations présentent un intervalle de traite en journée compris entre 10h et 11h, avec une moyenne de 10h23.
Seuls 33 élevages (0,6%) ont un intervalle qualifié de "court", c’est à dire strictement inférieur à 9h. Parmi ces élevages, 18 ont été enquêtés par téléphone.
Il en est ressorti deux motivations principales à réduire l’intervalle de traite en deçà de 9 heures:
• dégager du temps pour d’autres activités ainsi que pour la vie de famille;
• proposer des horaires convenables aux salariés.
Intervalle entre traites de 5h
Quatre éleveurs ont cependant émis des doutes quant à la réduction encore plus importante de l’intervalle de traite. Ils estiment en effet un possible impact négatif sur la santé des mamelles et le bien-être animal.
Pourtant, les équipes de l’URH de Theix (Inra - Enita) ont déjà étudié la plasticité des vaches laitières au regard de l’évolution de l’intervalle entre deux traites en 2003 et 2005. Elles avaient alors testé des intervalles de traite allant de 2h30 à 24h00. Les conclusions principales de ces essais étaient plutôt encourageantes. Le passage d’un intervalle de traite de 11h00 à 5h00 a eu:
• peu d’effet sur la production laitière des vaches ayant plus de 50 jours de lactation. Celle-ci étant réduite d’environ 5% seulement;
• l’impact est plus important sur la production des vaches fraîchement vêlées. La diminution peut aller jusqu’à 10%. La conclusion est similaire pour toutes les autres vaches si l’intervalle de traite est inférieur à 5h00;
• un intervalle entre traites court ne modifie pas la composition du lait à l’échelle de la journée.
Si cet aménagement ne réduit pas le temps de travail, selon les résultats de l’étude d’alors, il offre une souplesse supplémentaire dans l’organisation de travail.
