"Si on veut exporter des bovins, il faut écorner "

L'écornage est d'autant plus important que les cornes sont longues, mais aussi plus difficile à faire accepter aux éleveurs, en race Salers par exemple. Photo: M. Ballan/Pixel image
Le groupe coopératif Feder a présenté au Sommet de l'élevage de nouvelles actions afin de favoriser l'écornage précoce des bovins. Selon le président de Feder Yves Largy:

"Les bovins écornés correspondent à une demande des éleveurs engraisseurs français mais aussi de nos clients italiens. L'écornage permet un accès prioritaire au marché italien. Si on veut exporter, il faut écorner. D'autant plus que certains concurrents à l'international ne proposent que des animaux écornés: c'est le cas de l'Irlande."

Avec l'augmentation de la taille des élevages et des lots d'animaux, ainsi que la baisse de main-d'oeuvre, les risques d'accidents corporels lors de la manipulation des bovins sont plus élevés. Par ailleurs, les blessures sur les animaux génèrent une perte de valeur au niveau des carcasses: environ 3% des animaux engraissés subiraient des saisies partielles. L'écornage permet en outre d'avoir des animaux plus calmes, avec un meilleur GMQ, et une moindre consommation de paille.

Le taux d'écornage est plus important chez les éleveurs naisseurs-engraisseurs qui constatent au quotidien l'intérêt de l'écornage chez les jeunes bovins. Il est plus élevé aussi chez les femelles destinées à rester dans le troupeau. Des différences sont observées entre races: ainsi, culturellement, les cornes sont particulièrement importantes dans l'imagerie des races salers ou aubrac. Yves Largy le reconnaît:

"Nous avons une grosse marge de progrès mais il n'est pas facile de convaincre les éleveurs. On voudrait susciter une réflexion au sein de la filière. En race salers, si tous les éleveurs écornaient, ça changerait complètement le marché."

5 euros par animal écorné

Feder représente 192 000 bovins commercialisés dont 110 000 bovins maigres. Seulement 5 000 à 7 000 seraient écornés. Les dirigeants pensent qu'il faudrait au moins 25% d'animaux écornés afin de pouvoir faire des camions entiers pour l'exportation.

"Notre objectif est d'atteindre rapidement 15 000 animaux écornés chez les mâles engraissés ou vendus pour pouvoir remplir des camions avec une valorisation supplémentaire auprès de nos clients."

Afin de convaincre les éleveurs, le groupe coopératif a donc mis en place deux actions. La première est une incitation financière de 5 euros par animal écorné à condition que le lot entier soit écorné. La seconde action est l'organisation de démonstrations dans des élevages lors de portes-ouvertes cet automne-hiver afin d'améliorer la maîtrise technique du geste.

"La somme de 5 euros n'a pas été décidée au hasard. C'est un calcul qui correspond au temps passé par l'éleveur et à l'amortissement de son matériel: la cage, l'écorneur. Cette somme est donnée à l'éleveur sous forme de ristourne sur les approvisionnements."

Afin que l'écornage soit le moins incompatible possible avec le bien-être animal, il devrait être pratiqué le plus tôt possible, à l'âge de 8-15 jours. Les dirigeants de Feder soulignent aussi que les blessures entre animaux à cause des cornes ne sont pas davantage compatibles avec le bien-être animal.

Autre option: l'utilisation de taureaux avec le gène sans cornes en race charolaise. Les éleveurs optant pour cette solution bénéficieront eux aussi de la prime de 5 euros par animal sans corne.

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