1 million de vaches laitières à reloger d’ici 2025

Près d’un million de vaches laitières seront à reloger d’ici 2025, estime l'Institut de l'élevage, qui vient de réaliser un chiffrage des besoins d'investissement en bâtiments pour les dix prochaines années. Photo : M.Ballan/Pixel image
À la demande de la Confédération nationale de l'élevage (CNE), afin d'alimenter les réflexions pour un prochain plan de modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE), l’Institut de l’élevage vient de réaliser une estimation des besoins de modernisation des bâtiments de ruminants sur les dix prochaines années.

Jacques Capdeville, chef de projet bâtiments à l’Institut de l’élevage, a présenté les résultats de cette étude lors d’une journée départementale sur les bâtiments d’élevage, organisée mardi 10 décembre 2013 par la chambre d'agriculture du Cantal au lycée agricole d’Aurillac.
Le département économie de l’Institut de l’élevage a également participé au chiffrage qui s’appuie sur des études démographiques prospectives sur l’évolution des exploitations filière par filière.
Jacques Capdeville a commencé par expliquer quelques points de méthode :

Nous avons formulé des hypothèses sur les dynamiques d’évolution du nombre d’exploitations et du nombre d'animaux par filière. Les hypothèses ont été validées par la profession, et nous avons associé à ces évolutions des éléments de chiffrage des investissements bâtiment.

Puis, il a présenté les principales hypothèses retenues dans l’étude, d’abord en élevage laitier :

Aujourd’hui, en élevage laitier, il y a environ 4 millions d’animaux à loger sur tout le territoire. Sur les 10-15 années à venir, cet effectif sera à peine inférieur. Parmi ces 4 millions, nous estimons que près d’un million de vaches laitières seront à reloger d’ici 2025, avec 600 000 places neuves à créer, et 350 000 à 400 000 places existantes à reconvertir pour des vaches laitières. Nous avons pris en compte une rénovation progressive du parc de bâtiments existants de 5% par an, pour ne pas le laisser vieillir exagérément. Ce qui signifie qu’au bout de 20 ans on aura rénové une fois tout le parc. De la même manière, nous comptons une rénovation progressive des équipements de traite de 7% par an. Ce taux est plus élevé que pour les bâtiments car la durée de vie d’une salle de traite est plus courte. Enfin, nous avons compté un effort plus soutenu de rénovation dans les «montagnes laitières» en raison du retard de modernisation pris lors du PMPOA, le PMBE n’ayant pas résorbé tout ce retard.

En élevage allaitant, des dynamiques spécifiques à chaque région ont été retenues, en particulier :
- En zone charolais-limousin : décroissance accélérée du nombre d’exploitations avec de forts regroupements, besoin de créer annuellement 15 000 places de vaches allaitantes par an.
- Dans les zones de «montagnes laitières» : reconversion du lait vers la viande sans réutilisation possible des bâtiments existants en raison de leur vétusté, et donc des places à reconstruire (7 000 places de vaches allaitantes par an) ; et concentration de troupeaux allaitants avec réutilisation partielle de bâtiments existants (5 000 places réaménagées ou construites par an).

Ne pas relâcher l’effort de modernisation entrepris lors du PMBE 

Dans le chiffrage, Jacques Capdeville a également souligné la prise en compte d’évolutions techniques ou de besoins particuliers :
- Un mouvement vers des modes de logement plus économes en paille : en vaches laitières par exemple, chiffrage des bâtiments neufs en logettes.
- Facilitation du travail de l’éleveur et sécurité : chiffrage, par exemple, de la mise en place de moyens de contention et/ou d’intervention.
- Prise en compte des exigences environnementales : les projets «à neuf» comprennent le stockage des déjections.

Sur les dix années à venir, l’Institut de l’élevage évalue les montants d’investissement à prévoir à plus de 700 millions d’euros/an pour les vaches laitières, près de 450 millions d’euros/an en vaches allaitantes, et 137 millions d’euros/an en engraissement de jeunes bovins.

L’évaluation tient compte également des filières ovines et caprines. 64 millions d’euros d’investissements/an sont à prévoir en ovins viande, 25 millions en ovins lait, et plus de 24 millions chez les caprins.
 
Jacques Capdeville conclut :

Au total, sur dix ans, près d'1,4 milliard d’euros d’investissements bâtiment devront être réalisés annuellement sur le territoire français en élevages bovins, ovins et caprins. La modernisation du parc des bâtiments d’élevage est un processus continu. Les évolutions des filières augmentent les besoins en logements d’animaux, et l’effort de modernisation entrepris lors du PMBE est donc à poursuivre et à intensifier. Un effort particulier devra être fait dans les régions n’ayant que peu bénéficié de programmes antérieurs comme le PMPOA.

Dans l'assistance, ces chiffres ont rapidement été rapprochés du budget de 200 millions d’euros /an annoncé par François Hollande au Sommet de l’élevage pour alimenter un fonds de modernisation des bâtiments d’élevage, toutes filières animales confondues.

Lire aussi :
Plan de modernisation des bâtiments d’élevage et développement durable, Analyse du CEP (Centre d’études et de prospective) n°49 Juin 2012
Devenir du plan de modernisation des bâtiments d'élevage, question au Sénat
 

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