Allier qualité du lait et environnement

Même si il n’y a pas de corrélation entre qualité et environnement, allier qualité du lait et performance environnementale serait possible. A.Cotens/pixel images
« Faire le lien entre qualité des produits alimentaires et performance environnementale en s’appuyant sur les filières laitière bovine et vitivinicole. » Voici l’objectif du projet Qualenvic. Démarré en 2013 au Groupe ESA d'Angers et financé par le Casdar, ce projet propose une démarche originale pour répondre aux enjeux actuels de la double performance. Frédérique Jourjon, directrice de la recherche et de la valorisation du Groupe ESA explique :

Cette démarche est d’autant plus pertinente pour les produits agricoles sous signe de qualité, comme les labels Rouge, les AOP, ou ceux qui mettent en avant la performance environnementale, comme la bio. C’est la première démarche du genre à être proposée aux filières agricoles.

Accompagner les producteurs et les conseillers

L’objectif de Qualenvic est de fournir aux conseillers, techniciens, ou agriculteurs, des éléments méthodologiques et références techniques pour les accompagner dans le pilotage des exploitations, les aider à faire évoluer leurs pratiques durables, mais aussi aboutir à des éléments d’analyse sur les perceptions des consommateurs vis-à-vis des messages d’affichage environnemental sur leurs produits.
 
Pour la filière laitière, la méthode d’évaluation Qualenvic s’appuie sur une analyse multicritère, c’est-à-dire à partir d’une combinaison d’indicateurs. 30 élevages laitiers ont été suivis sur une campagne laitière afin de mieux cerner la relation entre qualité du lait et performances environnementales, et de tester la méthode Qualenvic. La phase terrain s’est déroulée du printemps 2013 au printemps 2014.
 
Pour évaluer la qualité des laits, 4 critères ont été choisi : qualité sensorielle, qualité technologique, qualité santé et qualité nutritionnelle. Selon le débouché, des qualités de lait différentes sont attendues. L’évaluation a donc été adaptée selon le type de produit. Deux types d’évaluation ont été étudiés pour Qualenvic : valorisation en lait UHT demi-écrémé et le fromage au lait cru et entier à pâte pressée non cuite.
 

21% des exploitations bonnes sur les deux plans

Dans le cadre du projet, l’évaluation environnementale repose à la fois sur une estimation des impacts environnementaux selon une méthode d’analyse de cycle de vie (prise en compte des impacts liés à l’exploitation en elle-même, à la production et au transport des intrants), et sur une estimation des impacts de l’exploitation sur la biodiversité. L’incidence de chaque exploitation sur les composantes de l’environnement ont donc été prises en compte : l’air, l’eau, le sol, les ressources et l’énergie et la biodiversité.
 
Même si il n’y a pas de corrélation entre qualité et environnement, allier qualité du lait et performance environnementale serait possible. 21 % des exploitations font partie à la fois des 50 % meilleures en environnement et des 50 % meilleures en qualité « lait UHT » mais aussi 24 % des exploitations font partie à la fois des 50 % meilleures en environnement et des 50 % meilleures en qualité « fromage ». À l’inverse, seuls 14 % et 17 % des exploitations font à la fois partie des 50 % plus mauvaises en environnement et des 50 % plus mauvaises en qualité (respectivement pour le lait UHT et le fromage).
 

Et l’impact de l’alimentation ?

Les conduites d’alimentation des élevages enquêtés ont été caractérisées à l’échelle de l’année en tenant compte de deux rations, au pâturage et en bâtiment, et de la durée de distribution de ces rations.

La conduite EM+/Pât- diffère des autres par une ration annuelle avec un fort pourcentage d’ensilage de maïs et une faible part d’herbe pâturée. La conduite Pât+/F-/C- se distingue par une ration annuelle principalement basée sur l’herbe pâturée et une faible part de foin et de concentrés. La conduite HH+/C+ comprend un fort apport d’herbe conservée sous forme humide et de concentrés. Enfin la conduite F+ est caractérisée par un fort apport de foin et par l’absence d’apport de fourrages humides.
 
Les meilleurs résultats de performance environnementale sont obtenus avec la conduite Pât+/F-/C-, les plus faibles avec la conduite F+.

Au niveau de la qualité du lait, la conduite F+ conduit aux résultats les plus élevés de la qualité globale du lait UHT, la conduite EM+/Pât- étant à l’origine des plus faibles résultats. Cependant, aucun effet de la conduite alimentaire n’a été observé sur la qualité globale des fromages.

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