Et si on semait les prairies sous couvert ?

À Saint-Hilaire-en-Woëvre, cinq itinéraires de rénovation de prairie ont été testés. © Didier Deleau – Arvalis Institut du végétal

Rénover des prairies sans glyphosate et sans labour, c'est le sujet d'investigation du projet Praigly. Pendant deux ans, les fermes expérimentales de Saint-Hilaire-en-Woëvre, dans la Meuse, et de La Blanche Maison, dans la Manche, ont testé différents itinéraires techniques pour rénover des prairies.

Aléas climatiques à répétition, pratiques parfois inadaptées, peuvent amener la flore des prairies à évoluer vers des espèces moins intéressantes pour l’alimentation des troupeaux. Si ces espèces indésirables prolifèrent, il peut être nécessaire de rénover la prairie. Le projet Praigly, financé par FranceAgriMer et piloté par Arvalis en partenariat avec l’Idele, la ferme expérimentale de La Blanche Maison et l’AFPF, s’est intéressé à des solutions alternatives pour la destruction des prairies, sans glyphosate ni labour.

Peu de plantes indésirables en semis sous couvert

Différents itinéraires techniques ont été testés, dans deux fermes expérimentales de régions différentes. À la Blanche Maison, dans la Manche, la prairie à rénover était colonisée par de l’agrostis stolonifère. À Saint-Hilaire en Woëvre, dans la Meuse, il s’agissait de rénover une prairie pauvre en légumineuses, généralement exploitée en pâturage, sur des sols argileux humides. Dans cet essai meusien, les techniques maximisant la couverture du sol, telles que le semis sous couvert de méteil, et le semis après une dérobée fourragère « semblent avoir un impact sur la maîtrise du salissement à l’installation de la prairie, car on ne retrouve que peu de plantes indésirables, moins de 10% de la flore présente », indiquait Didier Deleau.


Le méteil assure un bon rendement de première coupe


Les semis sous couvert de méteil ou après dérobée fourragère sont également les modalités qui sécurisent le plus les rendements fourragers en première année. En effet, on observe, pour ces deux itinéraires techniques, un meilleur rendement de première coupe que pour les autres. Pour la modalité implantée sous couvert de méteil, le rendement en première coupe est d’ailleurs amélioré d’une à deux tonnes de matière sèche par rapport aux autres itinéraires techniques, selon l’année. Cela est dû à la présence du méteil, « qui a représenté respectivement 20% et 43% du rendement au premier cycle pour les récoltes 2020 et 2021 ». En revanche, l’intérêt de la dérobée comme source de production fourragère est à relativiser. En effet, sur les deux années d’essai, 2019 et 2020, « la sécheresse estivale couplée à des attaques d’altises n’a pas permis d’envisager une récolte à Saint-Hilaire-en-Woëvre. Le constat était le même à La Blanche Maison », indiquait Didier Deleau. À noter également que toutes les modalités ont permis d’améliorer la teneur en légumineuses de la prairie, objectif principal de la rénovation. Le pourcentage de légumineuses varie ainsi entre 25 et 35% en 2020, sur le premier dispositif, et entre 34 et 48% en 2021, sur le deuxième dispositif. Encore faudra-t-il les conserver, grâce à des pratiques bénéficiant à ces plantes.


 

Retrouver l'article complet dans le numéro de juillet-août de Cultivar élevage

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