« Le prix des matériaux de construction en bois n’est pas revenu à son niveau d’avant la crise de la Covid-19, mais affiche désormais des valeurs acceptables », indique Bertrand Gauthier, responsable des relations adhérents pour l’Union des industriels et constructeurs bois (UICB) qui regroupe neuf syndicats dont celui des constructeurs de bâtiments agricoles en bois. Il ajoute immédiatement : « Il faut savoir qu’avant la crise sanitaire, le prix de certains matériaux de construction en bois était anormalement bas. Trop faible pour qu’une filière bois de construction vive véritablement. Il fallait que quelque chose bouge. »
De son côté, Didier Cannac, directeur général chez Waltefaugle, indique qu’avant la crise, « Arcelor Mittal produisait de l’acier à perte. Aujourd’hui, les prix ont bondi. Entre le 1er janvier 2021 et le 30 août 2021, nous avons subi une hausse de 80% sur les aciers destinés aux ossatures des bâtiments. Depuis, une légère baisse de 3-4% a été observée, mais déjà une hausse de 2-3% est annoncée pour début 2022 en raison de l’augmentation du coût de l’énergie. Pour le bardage et la couverture, c’est encore pire. La hausse a atteint 100%. Et il y a de forts risques que les prix augmentent encore en début d’année 2022. Nous n’imaginons pas d’amélioration avant le début du second trimestre 2022. Un devis de construction d’un bâtiment daté d’un an mis à jour aujourd’hui affiche une hausse de 30% au bas mot ! »
De fait, beaucoup de ceux qui peuvent temporiser reportent leur investissement en espérant une amélioration.
Jongler avec différents leviers pour contenir les prix
Pour les constructions en bois, Bertrand Gauthier estime que « la hausse sur un devis qui aurait été chiffré avant la crise sanitaire est de l’ordre de 10%. Cela étant dit, ce chiffre reste une moyenne générale car des différences de prix existent entre les divers matériaux de construction bois. Les bois lamellés, à 95% fabriqués avec des résineux, affichent des prix raisonnables et les délais d’approvisionnement sont très acceptables. Ce matériau n’est plus sous grande tension à l’inverse des panneaux OSB qui affichent encore des ruptures de stock et des délais de réapprovisionnement assez longs ».
Ainsi, le responsable des relations adhérents maintient une hausse modérée d’une dizaine de pourcents avec la possibilité de « jongler » entre les différents matériaux de construction bois et les prix du moment pour contenir le prix global de l’investissement. Didier Cannac partage cette nécessité de consentir des compromis sur le projet de départ. Cela peut être sur le timing de construction en se concentrant sur les éléments essentiels dans un premier temps ou sur des adaptations techniques afin de faire baisser significativement la facture.
