Il y a actuellement 5% de robots de traite dans les exploitations laitières françaises ; une part qui devrait atteindre 15 à 20% d'ici à 2020. Sur 7 années de fonctionnement à la ferme expérimentale de Derval, le gain de temps constaté est de 2,5 heures/jour soit
900 heures/an. Néanmoins, d'après Thomas Huneau, en charge des expérimentations :
Le robot de traite introduit une nouvelle astreinte 24h/24 ; il a toujours besoin d'une présence. C'est pourquoi je ne suis pas sûr que ce soit adapté pour un éleveur individuel ou pour un couple. À Derval, entre 19h et 6h du matin, nous avons une alarme avec déplacement nécessaire tous les 11 jours. La plupart du temps, il s'agit d'un problème qui ne demande pas plus de 5 ou 10 minutes.
Le robot permet aussi de supprimer la pénibilité physique de la traite.
Un surcoût de 18 000 euros
Le gain de 900 heures/an avec le robot a un prix : un surcoût de 18 000 euros/an par rapport à une TPA 2x8, dont 10 000 euros de coût de fonctionnement et 8 000 euros d'amortissements et frais financiers. Thomas Huneau :Le surcoût représente donc 20 euros par heure gagnée : est-ce que ça les vaut ? La réponse dépend de chaque éleveur, de la valeur qu'il va donner à ces 900 heures gagnées.
L'étude Coufomat (coûts de fonctionnement des machines à traire) est actuellement en cours dans les Pays de la Loire : ses résultats complets seront dévoilés aux portes-ouvertes de la ferme de Derval du 16 au 18 juin 2016.
Mieux étaler les vêlages
Concernant les performances zootechniques, elles ne montrent pas de changement avec le robot. Environ 70 vaches sont traites chaque jour : le robot est donc saturé, ce qui ne permet pas une fréquence de traite élevée. Cette fréquence, plutôt faible, se situe à un peu plus de2 traites/vache/jour.
Environ 2000 kg de lait sont traits chaque jour par le robot, soit environ 750 000 litres par an. Le temps d'occupation du robot se situe entre 18 et 20h par jour, auxquels il faut ajouter les temps de lavage et les temps d'entrées-sorties des animaux. Avec l'arrivée du laboratoire d'analyses Herd-Navigator depuis janvier 2015, ces temps de lavage sont augmentés.
En raison de la saturation du robot, nous avons besoin de mises bas les plus régulières possibles afin d'éviter les fluctuations d'effectifs. Avec le Herd-Navigator et son analyse de la progestérone, nous espérons pouvoir progresser en reproduction et étaler au mieux les vêlages sur l'année.
Voir aussi :
Robots : 4 questions à se poser avant d'investir
Vidéo "Les éleveurs ont testé" : Le Herd-Navigator pour améliorer la reproduction
Le robot de traite mobile testé à Trévarez
