Blé dur : la pénurie ?

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Dans le contexte morose des céréales en termes de prix, seul le blé dur tire son épingle du jeu !

En guise de comparaison, il cotait 430 euros/t rendu La Palisse le 5 novembre 2014 et 200 euros/t en 2013 à la même époque !

Premier élément d’explication, la baisse des surfaces. En 2 ans la France a perdu 40% de ses surfaces, la production a donc chuté d’autant, passant de 2,3 millions de tonnes en 2012 à 1,5 million de tonnes en 2014. Pour Caroline Bitton, analyste chez Agritel, des raisons techniques et économiques ont découragé les producteurs de blé dur: « Des prix peu ou pas assez rémunérateurs et, sur ces 2 dernières campagnes, la production a souffert de problèmes qualitatifs, notamment mitadinage et protéine ». Même bilan cette année, seule la façade atlantique s’en sort. Les opérateurs européens se sont donc positionnés très tôt sur la France mais aussi l’Italie, la Grèce et l’Espagne qui eux aussi ont connu une année catastrophique (humidité pour la Grèce et l’Italie,  sécheresse sur la péninsule ibérique). Les cours ont de facto intégré cette conjoncture.

Des nouveaux acteurs

Puis, les importateurs mondiaux (Afrique du Nord notamment) ont attendu les récoltes américaines qui elles aussi ont connu une année atypique et décevante sur le plan qualitatif. « Au Canada, normalement les qualités 1 et 2 représentent plus de 50% des volumes, ils ne sont cette année que de 23%. Une grosse partie des volumes de qualité 2 sont absorbés par les États-Unis qui sont prêts à mettre très cher. Les importateurs sont donc obligés de se contenter de la qualité 3 », poursuit Caroline Bitton. Dans ce contexte, certains pays pourraient devenir des acteurs plus importants sur le marché, comme le Mexique depuis 2 ou 3 ans. Traditionnellement il utilise le blé dur dans l’alimentation animale, le contexte des prix haussiers l’encourage à exporter, mais sur la campagne en cours, il n’a d’ores et déjà plus rien à vendre. Parallèlement, des pays comme la Syrie, à l’économie fragilisée par le contexte politique, a réduit de façon significative ses besoins. Ce qui est inhabituel c’est la décorrélation du prix entre le blé dur et le blé tendre, mais elle est tout à fait logique compte tenu de la situation actuelle. 

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