Si tous les pays européens produisent de plus en plus de lait bio ils n’ont pas tous les mêmes débouchés. En 2017, la Belgique devrait produire un quart de lait bio en plus, soit 13 millions de litres. Quant aux Pays-Bas, cette hausse sera de 8,1% soit 24 millions de litres. Ces pays importent du lait bio pour répondre à la demande intérieure. En revanche, l’Autriche et le Danemark exportent leur surplus.
Face à ces possibilités de débouchés, André Pflimlin, expert lait auprès du comité des régions UE, insiste :
Le marché mondial est un piège. Il est imprévisible : personne ne s’attendait à ce que la demande de lait conventionnel ne baisse.
S’interroger sur le type de produit
Fiona Marty, chargée des affaires européennes à la Fnab précise :La France est la seule à miser sur une gestion des volumes.
Avec la vague de conversion en cours, LBF doit donc développer la demande. C’est pourquoi Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab, ne comprend pas la décision des sénateurs de refuser les 20 % de bio dans la restauration collective.
Je pense qu’il faut s’interroger sur le type de produit demandé. Il faudrait peut-être s’orienter vers les fromages pour leur forte valeur ajoutée, comme c’est le cas en conventionnel.
Structurer la filière pour changer d’échelle
D'après la présidente de la FNAB, il y a aussi un enjeu fort de structuration de la filière. Aujourd’hui, LBF représente plus de la moitié du lait bio collecté en France et espère voir augmenter son nombre d’adhérents dans les 5 associations qui la constituent. Ludovic Billard, administrateur de LBF, explique l’importance de se regrouper :S’organiser permet de créer du lien avec les acteurs de la filière et de leur donner un vis-à-vis, c’est une condition clé pour le changement d’échelle. On a aussi l’ambition de travailler ensemble pour organiser et maitriser la production de lait bio. Enfin, il faut favoriser la mise en réseaux. On a besoin de voir ce que font d’autres collègues et accompagner les nouveaux qui ne sont pas tous au même niveau.
Il ne faut pas laisser grossir la vague de conversion sans contrôle.
Voir aussi :
"Le bio n'est pas une solution de sauvetage"