Bien valoriser la pousse d’herbe d’automne

"Avec une surface de pâture de 40 ares par UGB, la pousse automnale peut couvrir entre 25 et 50 % du besoin journalier d’une vache", estime Amélie Boulanger. Photo : Amélie Boulanger / CDA 54

Avec les sécheresses de plus en plus présentes en été, sur des durées de plus en plus longues, bien valoriser l’herbe d’automne devient une obligation pour réussir à conserver des stocks suffisants pour passer l’hiver. Tour d’horizon des pratiques à mettre en place avec Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrage à la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle.

Comme dans beaucoup de régions en France, la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle a mis en place, depuis 2018, un observatoire de la pousse de l’herbe. « Sur les cinq années d’observation, nous avons vécu quatre années de sécheresse, avec un arrêt de la pousse de l’herbe en été plus précoce et beaucoup plus long que la moyenne historique, constate Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrage à la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle. Cet observatoire a permis de mettre en évidence qu’entre le 1er septembre et le 15 novembre, en général, nous avions une production journalière de 10 à 20 kg de MS/ha, ce qui est loin d’être négligeable ! En effet, avec une surface de pâture de 40 ares par UGB, cette pousse peut couvrir entre 25 et 50% du besoin journalier d’une vache. Valoriser cette herbe est donc un moyen simple d’économiser du tourteau et du maïs ensilage, ce qui peut être très intéressant lors d'une année comme celle que nous vivons. En effet, cette année, au 10 août, les stocks hivernaux sont déjà bien entamés pour passer l’été et les maïs ensilage ont vraiment souffert du sec. Les rendements et la qualité ne seront pas au rendez-vous. »

Quelques règles à respecter

Pour réussir à économiser jusqu’à la moitié de la ration par de la pâture d’automne, il y a trois règles à respecter selon Amélie Boulanger:

  1. "adapter le chargement par hectare à la croissance de l’herbe, ce qui n’est pas toujours simple lorsque l’on n’est pas en pâturage tournant. Connaître la surface mise à disposition et la pousse de l’herbe du moment et de la parcelle est essentiel pour savoir combien peuvent consommer les animaux pour mettre en place la règle n° 2 »;
  2. "adapter la ration quotidienne complémentée par rapport à la quantité d’herbe pâturée par les vaches. De même, je conseille de faire pâturer les vaches le matin, et de complémenter le soir à l’auge en fonction de ce qu’ont mangé les vaches dans la journée. Surtout ne pas donner à volonté la nuit ! L’objectif est bien de valoriser au maximum l’herbe d’automne disponible »;
  3. faire attention à la portance des sols. "Cela dépendra des régions, mais chez nous, la portance est souvent limitée, ce qui est un frein au pâturage tardif dans la saison. Il faut savoir qu’en quelques heures, une vache est capable de pâturer la moitié de ses besoins journaliers, donc il s'agit d’être opportuniste. Il est important d’adapter le temps de sortie des animaux en fonction de la météo de la journée. L’objectif sera d’arriver à valoriser toute la pâture d’automne avant que la portance ne soit plus suffisante. »

Des plantes plus adaptées au pâturage d’automne

Si certaines variétés sont plus sensibles au pâturage d’automne que d’autres, il faudra veiller à ne pas surpâturer une prairie à l’automne, peu importe sa composition.

« Il faut notamment être extrêmement vigilant avec les ray-grass anglais, qui profitent habituellement de cette période pour refaire leurs racines, estime la conseillère. En cas de surpâturage, les racines vont se nanifier, et cela pénalisera très fortement la repousse au printemps. Avec des espèces comme la fétuque ou le dactyle, la reprise de pousse après une longue période de sécheresse sera plus importante. Ce sont des espèces qui se prêtent très bien également au pâturage d’automne. C’est pourquoi nous insistons sur le fait d’implanter de plus en plus de mélanges variés en prairie, afin d’avoir de l’herbe de qualité qui pousse toute l’année ! Dans tous les cas, il faut veiller à garder une hauteur de sortie des vaches de 4 ou 5 cm, afin de ne pas pénaliser la repousse au printemps. »

Retrouver l'intégralité de l'article dans le numéro de septembre de Cultivar élevage 

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