Pierre-Luc Pavageau (à droite) et Maxime Gravaud, troisième associé du Gaec des Marzelles depuis le 1er avril 2015. Photo : N. Tiers/Pixel image


Le Gaec des Marzelles à Boussay en Loire-Atlantique produit 551 000 litres de lait bio pour Lactalis avec 75 vaches prim’holstein, et élève 36 mères charolaises, sur 195 ha. L'exploitation fait partie des Talents Tech&bio mis en avant pour l'édition 2015 du Salon Tech&bio, qui aura lieu les 23 et 24 septembre à Valence (Drôme).

Pierre-Luc Pavageau, le plus ancien des trois associés, raconte :

En 2013, alors que nous n’étions que deux associés, nous avons fait le constat que le travail était assez soutenu, mais que le résultat de l’exploitation permettait d’installer un associé supplémentaire sans agrandissement. La création d’un emploi avec l’installation de Maxime le 1er avril dernier est une grande satisfaction.

L’emploi est un argument cher aux défenseurs de l’agriculture biologique. Et quand Pierre-Luc Pavageau et Jean-Claude Robin commencent leur conversion en 2010, c’est bien dans l’objectif d’aller « chercher la valorisation ». Ce qui se traduit au final par la création d’un emploi.

Pierre-Luc Pavageau s’intéresse à l’agriculture biologique dès 2002 avec la mise en place des contrats territoriaux d’exploitation (CTE).

Nous avions déjà beaucoup travaillé sur l’extensivité du système avec l’exploitation de l’herbe, l’autonomie fourragère avec les mélanges céréales-protéagineux, la diminution des engrais, la gestion des adventices avec le binage. Mais nous n’étions pas tout à fait prêts.

L’exploitation est notamment limitée par son accessibilité réduite à des surfaces pâturables. En 2009, alors que le cahier des charges de la production bio évolue, donnant plus de souplesse à l’usage de l’ensilage, les associés se penchent à nouveau sur la question. La crise laitière de cette année-là finit de les convaincre.

Méthode Obsalim

Côté cultures, le plus gros du travail est déjà fait : les éleveurs s’équipent un peu mieux, et incorporent de la luzerne et du trèfle dans leurs cultures. Ils engagent un travail sur l’amélioration de la vie des sols. Côté troupeau, Pierre-Luc Pavageau souligne :

Pour le troupeau, notre approche a été complétement modifiée. L’objectif est d’avoir un troupeau en bonne santé, des animaux pas malades. C’est un préalable indispensable au fonctionnement des médecines alternatives.

Les éleveurs passent beaucoup de temps à se former et à partager l’expérience d’autres éleveurs, afin d’apprendre à développer l’immunité de leur troupeau. Cela passe d’abord par l’équilibre de la ration, son enrichissement en fibres, puis par le magnésium et les vitamines. Ils travaillent aussi sur les cellules du lait, qui ont tendance à augmenter avec le passage en bio, et sur la gestion du tarissement et de la préparation au vêlage en se faisant accompagner par les vétérinaires de leur coopérative.

Ils achètent plus de 200 tonnes de paille pour pailler le bâtiment deux fois par jour, et apporter du confort aux animaux. Leurs critères pour l’insémination des animaux évoluent : ils privilégient davantage la rusticité.

Il faut être toujours dans l’anticipation ; c’est pourquoi nous nous sommes formés à la méthode Obsalim. Notre moyenne de production était de 9 000 litres/vache avant le bio, et nous sommes revenus à près de 8 000 litres avec la plus faible consommation de concentrés aux 1 000 litres du groupe GAB sud-Loire.

« Je suis serein »

Selon Pierre-Luc Pavageau, la participation à ce groupe d’échange GAB lait bio du sud-Loire est très importante pour l’échange de pratiques entre éleveurs.

Il n’y a pas de solution toute faite ; il faut une adaptation à chaque exploitation.

Après 5 années en agriculture biologique, l'adaptation est réussie et le bilan très positif :

Même si c’est parfois un peu plus compliqué, c’est 100 % positif. À l’école, j’étais un passionné d’agronomie. Avec la bio, j’ai retrouvé les fondamentaux du métier. Nous arrivons à maintenir un niveau de performance et nous voyons tous les jours des améliorations. Je suis serein, débarrassé des questions de « contraintes » environnementales.

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