Déprimage des prairies : le Gaec Gatinais souhaite favoriser la jeune herbe

Mickaël Moreau, éleveur dans la Vienne, commence le déprimage de ses prairies autour du 15 février.

Crédit photo O. Lévêque/Pixel6TM
À Ayron, à l’ouest de Poitiers, Mickael et Céline Moreau commencent généralement le déprimage mi-février. Pour leur soixantaine de vaches laitières, l’objectif est de tourner sur la centaine d’hectares de prairies en 50 jours, pour optimiser ensuite la pousse de printemps.

« Nettoyer l’herbe de deux mois sur les prairies et favoriser la repousse de la jeune herbe. » Voici l’objectif du déprimage au Gaec Gatinais à Ayron (Vienne). Les vaches ressortent généralement autour du 15 février dans les prairies, indique Mickael Moreau, à la tête de l’exploitation bio avec Céline, son épouse. Sur les 120 ha de l’exploitation, une centaine d’hectares de prairies naturelles et multi-espèces semées pour 3 à 7 ans sont pâturés par les 65 vaches laitières.

Deux hectares pour une journée

«  L’idéal est de faire tourner les vaches sur la surface totale lors du déprimage. Généralement, je laisse le troupeau de 60 vaches sur deux hectares pour une journée en tout début de saison, avant de changer de parcelle le lendemain. Le temps de tout déprimer, cela prend théoriquement 50 jours », précise l’éleveur. Mais, selon les années, il n’est pas toujours possible de passer dans toutes les parcelles avant la forte pousse de l’herbe de printemps. « Dans ce cas, on part sur de la fauche, avec préfanage pour ramasser à l’autochargeuse, et/ou faire de l’ensilage. »

Penser à la rotation du pâturage dès le départ

Pour définir sa date de sortie, l’éleveur observe la pousse de l’herbe et confronte ses données avec les remontées du « bulletin pousse de l’herbe  » de la chambre d’agriculture départementale. « Il faut aussi vérifier la portance, pour éviter que les vaches ne saccagent les parcelles. L’enjeu est aussi de penser dès le départ "rotation" pour définir son pâturage tournant. Enfin, les parcelles ayant le plus d’herbe, parfois jusqu’à 30 cm de haut, seront à déprimer en priorité. » Pour les parcelles les plus éloignées, les génisses se chargent du déprimage.

Attendre la bonne saison

« Quand on commence à sortir les vaches, on ne s’arrête plus, d’où le fait d’attendre le bon moment. Si on laisse les vaches en bâtiment après une période de pâturage précoce, elles nous font sentir leur mécontentement, poursuit l’éleveur, qui évite ainsi de débuter le déprimage en janvier et préfère sortir mi-février. Aussi, notre stock d’ensilage est calé jusqu’à fin février. Si on démarre le déprimage trop tôt et que le silo d’ensilage n’est pas terminé, il risque de se perdre. Généralement, on sait qu’au bout de 50 jours de déprimage, on peut fermer le silo ! »

 
Retrouvez un autre témoignage sur le déprimage, celui de Lucas et Anna Briand, éleveurs à Campbon (44) dans Cultivar Élevage n° 750, de février 2023.

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