Des EBE en recul de 5 à 13 % dans les élevages bovins du Grand Est

Des EBE en recule de 5 à 13 % dans les élevages bovins du Grand-Est. ©A.Cotenns/Pixel6TM
Le dispositif Inosys Réseaux d’élevage Grand-Est vient de rendre ses prévisions de résultats économiques 2020. Cette année, marquée une nouvelle fois par la sécheresse, va laisser, pour certains, des traces.
 
Dans le Grand-Est, toutes les cultures affichent des rendements en baisse mis à part le blé dont son rendement est légèrement supérieur à la moyenne quinquennale. Ces conditions de cultures impactent directement l’élevage puisque la quantité de paille produite à l’hectare est très faible avec seulement 2t/ha. 

Une baisse des rendements de foin

Concernant le pâturage, la mise à l’herbe s’est faite assez précocement avec des conditions plutôt favorables au début du printemps en plaine. Les premières coupes sur prairies temporaires qui ont eu lieu dès mi-avril et dès la mi-mai sur les prairies permanentes, ont dévoilé des rendements assez faibles, en baisse de 20 % qui varient entre 2 TMS/ha et 2,8 TMS/ha. Les conditions météo avaient permis de réaliser la majorité des foins avant fin mai en même temps que les deuxièmes coupes des prairies temporaires. Ces foins disposent de très bonnes valeurs alimentaires. Pour certain éleveur qui ont décidé d’attendre dans l’espoir de faire plus de rendement ont dû faire face à une période sans pluie et cette stratégie s’est avérée perdante. 
À noter également un affouragement aux parcs qui a débuté dès la mi-juillet et qui a amputé les stocks. 

Rendements corrects en luzerne

Par ailleurs, les luzernes tirent leur épingle du jeu avec des bons rendements en première et deuxième coupe et un rendement légèrement en baisse pour la troisième. Les maïs, quant à eux, ont vu leurs surfaces ensilées en hausse de 10 à 20 % dans le but de réduire le déficit fourrager. Les rendements sont très hétérogènes et s’échelonnent de 5 à 15 TMS/ha. 

Prévisions de revenus

Afin d’offrir une vision plus concrète de la situation économique aux éleveurs, Inosys a établi des prévisions de revenus pour l’année 2020 à partir d’éléments de conjonctures économiques appliqués sur des exploitations types qui correspondent à des structures du Grand Est suivies dans le cadre du dispositif national Inosys Réseaux d’élevage. 

Une diminution du produit lait de 2 à 3 %

Pour les exploitations en bovin lait, on observe une baisse du produit brut dû aux faibles rendements en céréales et au prix du lait. Cette année, les exploitations laitières ont livré le même volume de lait que l’année passée. Concernant son prix, le dynamisme du début d’année a vite été entravé par la crise sanitaire ce qui se traduit par une baisse de 10 €/1 000 l. Ce qui a engendré une diminution du produit lait allant de 2 à 3 % selon les systèmes. La baisse des rendements en céréales et la relative stabilité des prix ont amputé le produit céréale de -5 à -17 % selon la part de culture dans l’assolement. 
 
Avec tous ces paramètres et des indices de l’IPAMPA, Inosys Réseaux d’élevage Grand Est a mis au point ce tableau de prévisions économiques 2020 pour 3 systèmes laitiers en plaine. 
 
Prévisions économiques 2020 pour 3 systèmes laitiers de plaine. Source : Inosys Réseaux d’élevage bovins lait Grand Est

Charges de structures en baisse

On remarque alors que les charges de structures sont en baisse grâce à un prix des carburants à la baisse ainsi que des cotisations sociales moins importantes. La baisse du prix du lait et des rendements en céréales ainsi que l’augmentation des charges opérationnelles détériorent l’EBE, surtout pour les systèmes herbagers (-6%). 

EBE en baisse également pour les systèmes en bovins viande

En bovins viande, le constat est un peu similaire. Le produit du système viande spécialisée naisseur se stabilise en 2020 après un redressement à partir de 2019 essentiellement lié à l’accès à l’ICHN. Celui des systèmes de polyculture élevage continue de se détériorer sous l’influence des mauvais rendements de l’atelier culture avec une baisse de 5 à 10 % selon les hypothèses. 
 
Prévisions économiques 2020 pour 3 systèmes avec un atelier bovins viande. Source : Inosys Réseaux d’élevage bovins viande Grand Est

 Comme pour les bovins lait, les charges de structures sont en baisse grâce à un prix des carburants à la baisse ainsi que des cotisations sociales moins importantes. On observe également une évolution des charges opérationnelles liée aux impacts de la sécheresse avec des surcoûts alimentaires estimés à 45 €/UGB pour les systèmes avec maïs et à 110 €/UGB pour les systèmes naisseurs basés sur l’herbe. Au final, les EBE des trois systèmes étudiés sont en baisse de 5 à 13 % par rapport à 2019. 

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