La filière AB se prépare à une vague de conversion

Avec la vague de conversion en cours, il faut développer la demande de lait bio. Photo : H. Grare/Pixel image
En 2017, la production de lait bio en France devrait augmenter de 8 %, selon la Fnab. Une croissance constatée aussi chez nos voisins européens et qui pose la question du risque d’engorgement du marché. La veille de son assemblée générale du 16 mars, Lait Bio de France (LBF) a organisé un débat public pour faire le point sur ces enjeux et comment y répondre.

Si tous les pays européens produisent de plus en plus de lait bio ils n’ont pas tous les mêmes débouchés. En 2017, la Belgique devrait produire un quart de lait bio en plus, soit 13 millions de litres. Quant aux Pays-Bas, cette hausse sera de 8,1% soit 24 millions de litres. Ces pays importent du lait bio pour répondre à la demande intérieure. En revanche, l’Autriche et le Danemark exportent leur surplus.

Face à ces possibilités de débouchés, André Pflimlin, expert lait auprès du comité des régions UE,  insiste :

Le marché mondial est un piège. Il est imprévisible : personne ne s’attendait à ce que la demande de lait conventionnel ne baisse.

S’interroger sur le type de produit

Fiona Marty, chargée des affaires européennes à la Fnab précise :

La France est la seule à miser sur une gestion des volumes.

Patrice Lefeuvre, président de Lait bio de France
Patrice Lefeuvre, président de LBF, parle quant à lui de croissance volontariste maîtrisée. Il s’agit d’impliquer les transformateurs dans la démarche de développement, mais surtout de contrôler la production par rapport à la demande afin de maîtriser le prix.

Avec la vague de conversion en cours, LBF doit donc développer la demande. C’est pourquoi Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab, ne comprend pas la décision des sénateurs de refuser les 20 % de bio dans la restauration collective.
Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab
Elle propose cependant d’autres pistes de réflexion :

Je pense qu’il faut s’interroger sur le type de produit demandé. Il faudrait peut-être s’orienter vers les fromages pour leur forte valeur ajoutée, comme c’est le cas en conventionnel.

D'après les derniers chiffres du Cniel, 24 % du lait bio est commercialisé en bouteille et 14 % est transformé en fromages. C'est l'inverse en conventionnel où 10 % est commercialisé en bouteilles et 34 % transformé en fromages.

Structurer la filière pour changer d’échelle

D'après la présidente de la FNAB, il y a aussi un enjeu fort de structuration de la filière. Aujourd’hui, LBF représente plus de la moitié du lait bio collecté en France et espère voir augmenter son nombre d’adhérents dans les 5 associations qui la constituent. Ludovic Billard, administrateur de LBF, explique l’importance de se regrouper :

S’organiser permet de créer du lien avec les acteurs de la filière et de leur donner un vis-à-vis, c’est une condition clé pour le changement d’échelle. On a aussi l’ambition de travailler ensemble pour organiser et maitriser la production de lait bio. Enfin, il faut favoriser la mise en réseaux. On a besoin de voir ce que font d’autres collègues et accompagner les nouveaux qui ne sont pas tous au même niveau.

Car, face à la crise du lait conventionnel, le Cniel constate 2 fois plus de conversion en bio par rapport au début d’année 2015. Malgré cette vague de conversion, Patrice Lefeuvre se déclare serein et compte bien surfer dessus pour faire progresser la production de lait bio en France. André Pflimlin avertit néanmoins :

Il ne faut pas laisser grossir la vague de conversion sans contrôle.


Voir aussi :
"Le bio n'est pas une solution de sauvetage"
 

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