Les prairies stockent le carbone émis par les vaches

Les prairies permanentes stockeraient jusqu’à 80 tonnes de carbone par hectare selon Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement de l’Idele.
L’élevage bovin représente la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole au niveau mondial. Pourtant, une des solutions pour diminuer son impact environnemental se trouve aux pieds des vaches : les prairies sont des puits de carbone.

Dans son rapport de mai dernier, la Cour des comptes constatait que l’élevage bovin représentait à lui seul 12% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de France.

Ce pourcentage se fonde sur des données du Citepa, une association qui évalue et partage les émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre en France. Le Citepa indique que l’élevage bovin français a émis 52 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2018.

Pour limiter les émissions du secteur bovin, qui compte 17 millions de bêtes, la Cour des comptes préconise de réduire la taille du cheptel. Les prairies, qui représentent 11,5 millions d’hectares en France d’après l’Idele, pourraient être une solution pour diminuer l’impact carbone des élevages.

Stocker jusqu’à 80 tonnes de carbone à l’hectare

En effet, les prairies sont capables de capter ces émissions : en broutant, les vaches créent des puits de carbone. La pousse de l’herbe induit la production de photosynthèse et par conséquent, les prairies captent le carbone atmosphérique.

Les prairies permanentes stockeraient jusqu’à 80 tonnes de carbone par hectare selon Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement de l’Idele, dans une vidéo des Echos.

« C’est deux fois plus que sous les grandes cultures et identique au stock de carbone présent sous les forêts », précise Jean-Baptiste Dollé.

Les prairies compensent 10% à 50% des émissions

Bien que cela ne représente qu’une petite part des 52 millions de tonnes de CO2 produites, les élevages compenseraient entre 10% et 50% de leurs émissions de GES grâce aux prairies. Soit 8,5 millions de tonnes de CO2 équivalent par an, selon le scénario Afterres 2050.

De plus, le pâturage tournant maximiserait l’effet puit de carbone. En laissant les vaches brouter entre 3 et 5 jours sur une parcelle, cela laisse le temps aux autres parcelles de repousser et de capter à nouveau du CO2, indique Les Echos.

Les prairies préservent la biodiversité

D’autre part, avec une alimentation exclusivement à l’herbe, les élevages bovins dépendent moins des cultures céréalières et des importations de soja, ce qui réduit aussi les émissions de GES.

Enfin, en système à l’herbe, les élevages peuvent aussi préserver localement la biodiversité. D’après l’Idele, sous un hectare de prairie on compte 4,5 tonnes de faune, composée principalement de vers de terre et de microbes. De plus, 95% des prairies ne reçoivent aucun traitement chimique.

Sécheresse : limite au régime à l’herbe

Selon une synthèse de 2020 pour la Commission européenne, la transformation d’une culture en prairie permet de stocker entre 200 et 500 kg de carbone par hectare et par an pendant les 20 premières années.

Le régime tout à l’herbe comprend toutefois des limites, notamment du point de vue climatique. En effet, face aux épisodes de sécheresse, la production d’herbe est compromise et les éleveurs doivent adapter leur système agricole.
 

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