Le colza est un fourrage appétent et intéressant, avec 18% de MAT. S'il est souvent pâturé par les ovins, la station expérimentale de Trévarez mène des expérimentations avec des génisses laitières.
« Dans le contexte breton, le colza fourrager est semé à la fin du printemps puis valorisé par les animaux quand la pousse de l’herbe ralentit durant l’été, exprime Pascal Le Cœur, responsable de la station expérimentale de Trévarez. Souvent le pâturage débute 50 jours après le semis. Il est ainsi possible de valoriser 2 à 2,5 tMS/ha. À raison de 18% de MAT, le colza est un fourrage intéressant d’autant qu’il est appétent pour les animaux. Si la surface offerte aux animaux dépend de la hauteur du colza, la moyenne est comprise entre 20 et 25 m2/jour et par vache laitière. Car oui, c’est un fourrage qui convient mieux aux vaches laitières. À raison de 10% de matière sèche au mieux, les vaches laitières peuvent valoriser 4 à 5 kgMS/j. Il s’agit donc de réserver le colza plutôt au repas le plus court de la journée, c’est-à-dire celui de jour. »
Il est difficile de nourrir des animaux uniquement avec du colza. Des essais ont été menés sur génisses de plus d’un an. Comme c’est un aliment plus riche en eau que l’herbe pâturée, il est nécessaire de mettre un aliment sec à disposition si les animaux restent sur la parcelle en permanence. Ce qui, nécessairement, est une astreinte supplémentaire. Mais, bien pâturé, le colza repousse et permet une seconde pâture durant l’hiver. Difficile pour le moment d’estimer si la pratique est extrapolable au colza oléagineux pour lequel la notion de potentiel de production grainière entre en jeu.
