Maïs fourrage 2023 : des semis retardés mais de très bons rendements !

Les experts d’Arvalis qualifient le bilan global de l’année 2023 de bon à très bon: « Les silos des éleveurs sont remplis. » © S. Leitenberger/Adobe Stock

Le 23 novembre dernier, Arvalis a présenté le bilan de campagne 2023 du maïs fourrage. « Bonne à très bonne », voilà comment les experts de l’Institut du végétal qualifient cette campagne.

« Le rendement moyen national de maïs fourrage frôle, cette année, les 12,6 t MS/ha », affirment les experts d’Arvalis lors du traditionnel bilan de campagne annuel. Le 23 novembre dernier, l’Institut du végétal a fait le point sur la production de maïs fourrage en France, en 2023.

Anne-Sophie Colart, spécialiste maïs fourrage pour Arvalis, a commencé cette présentation en rappelant la dynamique perturbée des semis :

« Les faibles températures enregistrées début avril ont limité la levée rapide des semis. Ces conditions ont favorisé des attaques de ravageurs de début de cycle comme celle du vers gris, de la géomyze et aussi des corvidés. »

En revanche, les semis plus tardifs ont bénéficié de conditions climatiques clémentes qui ont boosté le développement des jeunes plants.

Culture : deux points de vigilance observés

À partir du 15 mai, pendant plusieurs semaines, une période sèche et venteuse s’est étendue sur le pays. Cela a rendu difficile les interventions de désherbage, chimique ou mécanique. Malgré cela, le climat estival plutôt frais, sans excès thermique, n’a perturbé ni la fécondation ni le remplissage des grains.

Les experts d’Arvalis ont tout de même souligné deux points négatifs :

  • Une grande majorité des parcelles a été récoltée au-delà de la valeur cible de 32% à 33% de MS. En cause : des repères visuels déroutants. En effet, l’appareil végétatif des maïs est resté vert jusqu’à la récolte.
  • La présence du datura progresse dans les zones d’élevage. Cette situation est préoccupante et mérite l’attention des éleveurs.

Pour autant, les experts d’Arvalis qualifient le bilan global de l’année de bon à très bon. 

« Les silos des éleveurs sont remplis. De plus, on estime qu’environ 60 000 ha ont pu être conservés pour la production de maïs grain. »

L’effet « stay-green » influence la conservation

Concernant la qualité, la teneur en matière sèche moyenne à la récolte est élevée : en moyenne 36% de MS. Les conditions climatiques annuelles ont limité le dessèchement des végétaux. Cet effet « Stay-green » n’a généralement pas gêné le tassement des silos.

Pourtant, leur porosité est dans l’ensemble supérieure à l’objectif de 40%. Cette tendance peut nuire à la qualité du fourrage, car l’oxygène emprisonné retarde l’atteinte des conditions anaérobies. Or, plus ce délai est long, plus le développement de micro-organismes indésirables augmente. Ce phénomène engendre des pertes et entraîne des risques importants d’échauffement du fourrage.

« La vitesse d’avancement dans le silo constitue le meilleur remède. L’ajout ponctuel d’acide propionique au front d’attaque ou d’additif anti-échauffement dans la ration peut également s’avérer utile dans les situations les plus critiques », conseille Hugues Chauveau, zootechnicien d’Arvalis.

Des maïs exceptionnellement riches en amidon

Les maïs de la campagne 2023 enregistrent une teneur en amidon record évaluée à 33,8%. Cette moyenne nationale est la plus forte enregistrée ces dix dernières années. 

« Les ensilages de maïs sont particulièrement riches en amidon sur la Normandie, les Hauts-de-France, le Grand Est et le Sud-Ouest. À l’inverse, les teneurs en amidon plus modérées sont observées dans le Centre et le Sud-Est de la France », précise Hugues Chauveau.

En revanche, la digestibilité des fibres est jugée décevante par les experts d’Arvalis. La moyenne annuelle s’élève à 49,8%, soit près de 2 points de moins que la moyenne de 2022.

« Cette faible digestibilité des parois n’est pas clairement expliquée. L’absence de stress hydrique et thermique majeur sur la seconde partie du cycle pourrait être favorable à la lignification des tissus, donc à une moindre digestibilité », avance le zootechnicien d’Arvalis.

Malgré une faible digestibilité tiges-feuilles (NDF), la quantité de fibres indigestibles (NDFnd) reste inférieure à celle des maïs 2022. Pour cette raison, la valeur énergétique du maïs fourrage 2023 devrait être supérieure à celle du maïs 2022.

Des maïs secs et très riches en grains

L’Institut du végétal insiste sur le fait que les données techniques montrent une bonne valeur énergétique. Cependant, sa valorisation par les vaches reste à confirmer.
Ce qu’il faut retenir de la valeur énergétique du maïs 2023 :

  • la teneur en énergie du maïs fourrage est de 0,95 UFL/kg MS ;
  • en cas de récoltes tardives avec des grains bien avancés, la valorisation de l’amidon par les animaux sera partielle les 90 premiers jours après la récolte ;
  • l’efficacité alimentaire des maïs riches en amidon récoltés secs peut être inférieure à la valeur théorique en l’absence de quantité suffisante de fourrages prairiaux dans la ration ;
  • la teneur en PDI est de 61 g/kg MS alors que la balance protéique du rumen, elle, est de -38 g/kg MS.

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