Les pays en développement, moteurs du marché mondial du lait

D’ici à 2028, la production mondiale de lait devrait croître de 1,7% par an, plus de la moitié de cette hausse provenant de l’Inde et du Pakistan. ©Alexandra Giese/AdobeStock
L'Organisation des nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont publié le 8 juillet les « Perspectives agricoles 2019-2028». D’après ce rapport conjoint des deux organisations, la production mondiale de lait devrait croître de 1,7 % par an ces dix prochaines années (atteignant 981 Mt en 2028), soit plus vite que celle de la plupart des produits agricoles.
Dans presque toutes les régions du monde, cette augmentation devrait provenir davantage de l'amélioration des rendements que de l'accroissement des cheptels.

L’Inde et le Pakistan, deux grands producteurs de lait, devraient compter pour plus de la moitié de la croissance de la production mondiale ces dix prochaines années et assurer plus de 30 % de cette production en 2028, essentiellement avec des troupeaux de quelques vaches. Dans ces pays, la grande majorité de la production sera consommée sur place, car les produits laitiers frais sont rarement exportés.

La production de l’Union européenne, deuxième producteur mondial, devrait croître plus lentement que la moyenne mondiale, parce qu'elle est peu exportée et que la demande intérieure n’augmente que légèrement. L’accroissement de la production passera par une amélioration des rendements, estimée à 1,1 % par an ces dix prochaines années. Les cheptels laitiers devraient de nouveau s’orienter à la baisse (- 0,5 % par an) après une augmentation au début de la période de projection, suite à la suppression des quotas laitiers. En outre, une part croissante du lait produit devrait être d’origine biologique.

En Afrique, la production laitière devrait croître à un rythme soutenu, principalement du fait de l’expansion des cheptels. Au cours de la période 2019-2028, environ un tiers du cheptel mondial devrait se trouver sur le continent africain et fournir environ 5 % de la production totale.

C’est en Amérique du Nord, où la production à l'herbe est limitée et l’alimentation du bétail axée sur les rendements, que la production moyenne par vache devrait être la plus élevée.

Produits laitiers : la consommation en croissance, alimentée par la hausse des revenus 

La part des produits laitiers frais dans la consommation mondiale devrait croître au cours des dix prochaines années, en raison d’une forte demande portée par la hausse des revenus et la croissance de la population dans les pays en développement, en particulier en Inde et au Pakistan. D'après les projections, la consommation mondiale par habitant de produits laitiers frais augmentera de 1 % sur la prochaine décennie.

En Europe et en Amérique du Nord, la demande globale de produits laitiers frais par habitant recule, mais se réoriente depuis quelques années vers les matières grasses du lait. C’est dans ces deux régions que l'on consomme l’essentiel du fromage, deuxième produit laitier par ordre d’importance sur la base de l’extrait sec, et cette consommation devrait encore augmenter.

Le prix du beurre va diminuer en valeur réelle

Le prix du lait écrémé en poudre est relativement bas et devrait augmenter en valeur réelle durant la période de projection. La constitution d’importants stocks d’intervention dans l’Union européenne a mis un frein à la hausse, mais ces stocks ont été presque entièrement écoulés au second semestre 2018 et début 2019.
Le prix annuel du beurre a atteint un niveau record en 2017 avant de redescendre. Il devrait se replier encore légèrement, en valeur réelle, comme les prix de la plupart des autres produits agricoles, pendant la période de projection.
Les prix mondiaux du lait entier en poudre et du fromage devraient épouser la tendance du beurre et du lait écrémé en poudre, selon leur teneur respective en matière grasse et en autres matières solides.
 
Dans leur rapport, l’OCDE et la FAO indiquent que l'évolution de l’environnement commercial pourrait entraîner une modification sensible des échanges de produits laitiers. Le Brexit, par exemple, pourrait avoir une incidence sur les quantités importantes de fromage et d’autres produits laitiers qui s'échangent actuellement entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, tandis que l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) devrait se répercuter sur les flux d’échanges en Amérique du Nord. À ce jour, les grands pays consommateurs que sont l’Inde et le Pakistan sont peu présents dans le commerce mondial. S'ils participaient davantage aux échanges, cela pourrait avoir d’importantes retombées sur les marchés internationaux.


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