L’abreuvement et l’alimentation, points clés pour limiter les impacts du stress

L’eau doit être disponible en qualité et en quantité. La recommandation est de 8 à 10 cm de points d’eau par vache. CP : Pixel6TM
Le stress thermique peut avoir un impact significatif sur la production et sur le bien-être des bovins. Afin de limiter ses effets sur le troupeau laitier, des leviers peuvent être actionnés, à commencer par la gestion de l’alimentation et de l’abreuvement.
« Les besoins en eau de la vache augmentent de 30 à 40 % lors des fortes chaleurs. Il convient donc d’offrir une eau de qualité en quantité suffisante. La recommandation est de 8 à 10 cm de points d’eau par vache, soit, pour un troupeau de 100 vaches, 10 m d’abreuvoirs. Ces derniers seront de préférence positionnés dans des espaces dégagés, et bien répartis dans le bâtiment (pour une accessibilité au point d’eau à moins de 20 m) et en pâturage (à moins de 100 m) », explique Olivier Véron, nutritionniste chez Littoral Normand.

L’eau doit être propre : il est conseillé, en période de forte chaleur, de nettoyer quotidiennement les abreuvoirs. L’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante est également important pour les vaches en prépa vêlage et pour les veaux.

Limiter les baisses d’ingestion

Un autre levier consiste à limiter les baisses d’ingestion, afin de prévenir la baisse de production laitière. Il faut veiller à utiliser des fourrages de très bonne qualité, notamment grâce à une gestion optimale du front d’attaque au silo pour limiter les échauffements. Il est également conseillé d’adapter le rythme de distribution de la ration, en réalisant la distribution plutôt en fin de journée (dans le cas d’une distribution unique ) ou tôt le matin et en fin de journée (dans le cas de deux distributions). Si la ration comporte une part de pâturage, il est préférable de sortir les animaux la nuit.
Enfin, pour stimuler les ingestions, l’éleveur peut ajouter de l’eau ou de la mélasse dans la ration. Il est également important de maintenir une auge propre, en retirant les refus tous les jours.
 

Reconcentrer les rations en énergie  

Pour compenser les baisses d’ingestion, l’un des moyens consiste à reconcentrer les rations en énergie, par exemple avec de l’amidon bypass (maïs grain sec broyé, pommes de terre) en respectant la recommandation de 25 % d’amidon maximum dans la ration, ou avec des matières grasses protégées, type hydrogénées ou fractionnées (4 à 5 % maxi dans la ration).
 
Il est également essentiel de revoir les équilibres minéraux.

« En période de stress thermique, la vache laitière boit plus et va donc uriner davantage et perdre du sodium, une perte qu’il convient de compenser », explique Olivier Véron, qui recommande de remonter le niveau de sel dans la ration autour de 100-120 g pour atteindre des concentrations en sodium entre 3-et 4g/kg de MS.

Afin de contrer l’acidose ruminale, directement liée au stress thermique, il est conseillé d’augmenter le pouvoir tampon de la ration, en ajoutant du bicarbonate de sodium (100 à 150g) pour viser une BACA entre 300 et 350 mEq/kg.
Il faut également veiller, en période estivale, à reconcentrer les rations en potasse. Le moyen le plus simple est d’ajouter dans la ration du fourrage vert (ensilage d’herbe, luzerne) (3-4kg de MS) ou du carbonate de potassium, l’objectif étant de s’approcher de la recommandation de 15g/kg de MS.

Santé - Alimentation

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