L'éleveur dispose de 139 ha dont 43 ha de prairies permanentes, 52 ha de prairies temporaires et 44 ha de cultures. La rotation est de 7 ans dont 5 années de prairies temporaires, un maïs et une culture de céréales. Pour diminuer l'achat de soja dès 2015, l'éleveur a fait un essai de méteil semé en 2014 .
Pour aller plus loin, Pierre Lagrange et Victor Faucher, tous deux étudiants au Legta de Limoges les Vaseix, ont proposé une solution complémentaire au méteil, dans le cadre du Concours prairies :
Nous avons recherché une espèce prairiale à la fois riche en protéines et adaptée au système d’exploitation de Gérard Lagrange. Après de multiples comparaisons d’espèces (pois, sainfoin, vesce, lotier, etc.) nous avons retenu la luzerne. Avec une pérennité de 4 à 5 années, elle s’inscrit bien dans la rotation. Par ailleurs, elle laisse entrevoir d’importantes économies d’engrais notamment azoté par rapport à d’autres prairies temporaires, et permet d’envisager un rendement satisfaisant de l’ordre de 10 à 15 tMS/ha.
La ration des génisses est la plus chère
L’éleveur ne souhaite pas dépasser 5 ha de luzerne valorisée en foin. Dans l’objectif de substituer la luzerne au soja, les étudiants se sont intéressés à la part qu’occupe le soja dans le coût de la ration pour l'engraissement et la finition des animaux. Cette activité comprend des taurillons engraissés jusqu’à 18 mois et vendus en moyenne à 420 kg de carcasse, des génisses dont une partie est engraissée jusqu’à 220 voire 280 kg de carcasse, et enfin des vaches de réformes vendues généralement à 450 kg de carcasse.Les étudiants se sont basés sur un prix du soja de 430 euros/tonne.
Pierre Lagrange et Victor Faucher remarquent :
L’engraissement des génisses affiche le coût de concentré azoté le plus élevé pour produire un kilo de viande avec 0,56 euro/kg. Le plus opportun est donc de diminuer le coût de la ration la plus chère, c'est à dire celle des génisses. C’est d’autant plus judicieux que la luzerne est mieux valorisée à l’engraissement chez les femelles que chez les mâles.
Diviser par deux les dépenses en soja
Afin d’estimer la quantité de foin de luzerne nécessaire pour remplacer la quantité de soja distribuée actuellement aux génisses, les étudiants se sont basés sur la quantité de matière azotée totale (MAT) des deux aliments. Ils ont ainsi calculé que 1,25 kg/j de soja peut être théoriquement remplacé par 4 kg/j de foin de luzerne.Cette nouvelle ration sera mise en œuvre par Gérard Lagrange dès l’été 2015. Fin août 2014, il a introduit la luzerne dans sa rotation en association avec du dactyle pour une première récolte dès 2015.
La suppression du soja dans la ration des génisses permettra de diviser par deux les dépenses en soja de l’exploitation, alors que celui-ci pèse actuellement pour moitié des charges alimentaires.
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