Pâturer en mode... bison

Troupeau de vaches angus conduites en "mob grazing" chez un des pionniers américains en la matière, Gabe Brown, Dakota du Nord. Photo: DR
Le "mob grazing" peut se traduire ainsi: pâturage mobile intensif. Il s’agit d’imiter ce que font naturellement les troupeaux de grands herbivores à l’état sauvage, en premier lieu les bisons. Dans les grandes plaines centrales des États-Unis, au temps où ils étaient des millions, de gigantesques troupeaux migraient ainsi du nord au sud du pays. Broutant en bande serrée, fertilisant par leurs excréments et transportant également des graines, ils participaient à leur façon à l’entretien de la prairie, leur écosystème naturel. Chaque bout de prairie pâturée l’était durant un cours laps de temps (le temps du passage des animaux) et il se passait ensuite des semaines, voire des mois, sans qu’elle ne revoit les bisons, délai suffisant pour que la biomasse végétale se régénère.

Certains éleveurs des grandes plaines américaines ont décidé de s’inspirer de ce fonctionnement. La raison est simple: après des années de surpâturage extensif, leurs prairies se sont considérablement appauvries, les sols sont érodés et ne retiennent plus l’eau, élément déjà rare dans ces climats arides. Ces éleveurs innovants ont alors totalement revu leur parcellaire et le système de clôture. De fortes concentrations d’animaux sont ainsi mises au pâturage sur un espace restreint durant un court laps de temps. Selon l’intensité du mob grazing pratiqué, ce peut être de quelques heures à 3 jours, au maximum. Puis ils sont changés de parcelle et ainsi de suite. Ils mangent tout, urinent et défèquent de manière homogène sur la parcelle et la piétinent, réalisant une sorte de mulching (ou paillage) qui va intégrer efficacement leurs excréments et les résidus de végétation au sol. Les animaux ne reviennent pas sur les mêmes parcelles avant des semaines, voire beaucoup plus.

Résultat: les prairies se diversifient, leur production peut parfois doubler et les sols se régénèrent. Ils sont alors plus à même d’absorber l’eau et de la stocker. Grâce à cette meilleure productivité des pâtures, certains "farmers" n’ont même plus besoin de faire de foin!

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