« Fertiliser son herbe comme toutes les autres cultures »

« Fertiliser son herbe comme toutes les autres cultures. » ©Dominique Vernier/AdobeStock
Dans le cadre du projet Interreg Protecow, Benoît Verriele, nutritionniste pour Avenir Conseil élevage a présenté les résultats et pistes de réflexion inspirés de l’expérience flamande sur la culture de l’herbe.

Le nutritionniste a commencé par rappeler un élément économique. Sur une ration de base, ensilage de maïs, préfané, pulpes surpréssés, tourteaux de soja et dèches, les fourrages représentent plus des deux tiers du coût par animal. 

« Les fourrages sont rentables quand ils remplacent des concentrés chers. 4 kg de matière sèche (MS) de préfané équivaut à économiser 1 kg de soja par vache et par jour pour les mêmes résultats techniques », indique Benoît Verriele. 

Itinéraire technique d'un éleveur flamand

Le nutritionniste a ensuite présenté le cas d’un itinéraire technique d’un éleveur des Flandres.
Pour la première coupe, dans une parcelle de 35 hectares, une fertilisation a eu lieu au printemps à 120 UN avec une partie organique qui représente 35 tonnes lisier et une partie en minéral avec 300 kg d’ammonitrate à 27 % d’azote. 
La première fauche a eu lieu le 22 avril, suivi d’un fanage le 23 avril, un andainage le 24 avril au matin et la récolte dans l’après-midi.
Le taux de matière sèche du fourrage est de 50 %, avec une valeur énergétique de 0,92 UFL pour une matière azotée de 22,1 % MS, et une cellulose brute de 204 g/kg MS. 

Fertiliser entre deux coupes

« Avant de réaliser la seconde coupe, l’éleveur a apporté 250 kg d’ammonitrate 27 soit 67 UN à la prairie de 17 hectares », explique Benoît Verriele.

La deuxième coupe est réalisée six semaines après la première. Elle a également été réalisée sur deux jours avec une fauche le 2 juin et un ensilage le 4 juin. 
Encore une fois, la valeur alimentaire est très bonne 0,92 UFL avec un taux de matière sèche à 54,9 %, un taux azoté de 19,7 MS, un PDIE de 92 g/kg MS et une cellulose brute de 285 g/kg MS. 

Une coupe prélève plus de potasse que d'azote

Pour obtenir de tels résultats, le nutritionniste rappelle l’importance est de fertiliser son herbe comme toutes les autres cultures. 
En effet, une coupe de 3,5 t de MS de rendement à 18 % de taux azoté, prélève 101 kg d’azote, 115 kg de potasse, 14 kg de phosphore, 9 kg de magnésium, 9 kg de sodium et 12 kg de soufre. D’après des analyses effectuées par Avenir Conseil élevage, l’élément qui manque le plus souvent est la potasse. 

Ne négliger aucun élément

« Le Ph, par exemple permet la disponibilité à la plante d’accéder à tous les éléments, précise Benoît Verriele. L’azote est nécessaire à la pousse de l’herbe et à la teneur en MAT du fourrage et la potasse contribue au rendement. Le sodium est aussi important pour le goût de l’ensilage et le soufre participe au développement du système racinaire et à la qualité de la protéine. » 

Fractionner la fertilisation des prairies

Ainsi, pour répondre à ces questions, voici une proposition de fertilisation, en fonction des pratiques trouvée dans le cadre du projet Interreg Protecow. 
 

Proposition de fertilisation d'une prairie en fonction de son utilisation

« Le fractionnement est très important, rappelle le nutritionniste. Si vous mettez l’ensemble d’unité d’azote en un apport, il va y avoir un risque de lessivage et de sur consommation de la plante au départ avec un manque en fin de campagne. » 

Par ailleurs, les apports d’azote sont plus importants au printemps et beaucoup plus limités l’été car la minéralisation de l’humus est à rendre en compte.
 
Retrouvez l’intégralité de la présentation ici

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