La baisse de la demande chinoise bouscule les exportateurs de lait

Face à la baisse de la demande chinoise, l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande voient leurs exportations laitières baisser, tandis que les États-Unis les maintiennent en trouvant de nouveaux débouchés. Photo : S. Leitenberger
En 2022, la Chine a baissé drastiquement ses importations de produits laitiers par rapport à 2021 : entre 24 et 36 %, selon les types de produits. Cette évolution pénalise fortement les exportateurs européens et néo-zélandais mais beaucoup moins les États-Unis, qui parviennent à trouver d’autres marchés.
 
36 % d’achats en moins qu’en 2021 pour la poudre maigre, 25 % de baisse pour le beurre et 24 % pour les fromages, la Chine a diminué significativement ses importations de produits laitiers en 2022, rapporte l’Institut de l’élevage, dans le dernier numéro de Tendances lait viande. Premiers exportateurs à en subir les conséquences, l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande, qui ont vu leurs exportations fléchir au cours de l’année.
 

L’Union européenne : une baisse régulière et continue

À l’exception de la poudre de lait infantile, les exportations européennes de produits laitiers sont en diminution régulière en 2022, comme c’était déjà le cas depuis trois ans. Cela a continué malgré une accélération importante de la fabrication au deuxième semestre 2022. + 13 % de poudre maigre et + 3 % de beurre en plus sont sortis des usines au mois d’octobre, par rapport à la même période de 2021.
Dans ce contexte, les stocks se sont accumulés, notamment ceux de poudre maigre, ce qui a eu pour effet de faire chuter son prix.
 
"La cotation ATLA a chuté de 230 €/t en un mois, à 2 680 €/t en seconde semaine de janvier 2023, soit -740 €/t par rapport à l’an dernier. Cette chute permet au marché européen de s’aligner sur les prix aux États-Unis et de retrouver de la compétitivité à l’export", relate l’Idele.
 
Cependant, même si les acheteurs asiatiques sont actuellement en retrait, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord pourraient être encore présents. Cette évolution devra être suivie dans les prochains mois.
 

Les États-Unis exportateurs dynamiques, la Nouvelle-Zélande en repli

Face à cette situation, les États-Unis tirent leur épingle du jeu en trouvant de nouveaux débouchés commerciaux, notamment auprès de l’Indonésie, des Philippines et de la Malaisie, qui ont fortement accru leurs importations de poudre maigre. Malgré l’évolution à la baisse des achats chinois, les exportations américaines ont ainsi augmenté de 7 % au cours du deuxième semestre 2022 par rapport à 2021. Durant cette période, les chiffres ont même été supérieurs à ceux de la collecte.
La Nouvelle-Zélande, quant à elle, a connu un repli de ses exportations au premier semestre 2022, suivi d’une reprise, puis d’une nouvelle baisse à la fin de l’année. Les exportations de poudres grasses en novembre, en particulier, ont baissé de 33 % par rapport à 2021 sur la même période.
Emmanuelle Bordon

Pour aller plus loin :

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