Une nouvelle baisse des sorties de taurillons

Le recul global de la production de viande bovine en France en 2018 découlera notamment de la baisse des volumes de taurillons abattus. Photo : N. Tiers/Pixel image
Le repli de production de viande bovine enregistré en France en 2017 devrait se poursuivre en 2018, sont les prévisions élaborées par le GEB-département de l'économie de l’Institut de l’élevage. La production française de bovins finis devrait diminuer de 1 % cette année, à 1,42 million de tonnes équivalent carcasse (téc), après une baisse de 2 % l’an passé.

Ce recul global sera en grande partie lié à la baisse attendue des volumes de taurillons abattus ( -2%), à 379 000 téc. Un nouveau recul significatif est prévu pour les jeunes bovins laitiers, conséquence de la baisse continue des mises en place de veaux pour l’engraissement en JB. Les sorties de jeunes bovins de type viande devraient progresser légèrement au premier semestre, mais seront en fort repli au second semestre. Cette baisse de l’offre pourrait accélérer les sorties et donc diminuer légèrement le poids moyen des carcasses.
 

Moins de bœufs et de veaux de boucherie

La France abattra également moins de bœufs, dont la production nette devrait s’élever à 65 000 téc. Les effectifs de mâles laitiers et croisés âgés de 24 à 36 mois accusaient en effet un recul de 4 % en décembre dernier. L’année 2017 avait déjà enregistré un effondrement de 8 % de la production.

En veau de boucherie, la production continuera sa baisse (- 1 % en volume, à 174 000 téc). Selon l’Institut de l’élevage, le recul des effectifs (prévu à - 2 %) sera partiellement compensé par une hausse des poids de carcasse (+ 1 % par rapport à 2016), renouant avec la tendance observée sur le long terme. 

"Cette nouvelle baisse de la demande des intégrateurs en veaux issus du troupeau laitiers s’ajoute à celle des engraisseurs de taurillons : il faudra trouver d’autres débouchés pour les veaux de races laitières. Ainsi les exportations de veaux de moins de 80 kg devraient à nouveau progresser, principalement vers l’Espagne."

 

Des femelles aussi nombreuses

Sauf nouvelle crise laitière, les volumes de femelles devraient rester stables, autour de 806 000 téc. L'Institut de l'élevage explique:  

"En 2018, la production laitière sera limitée par les contraintes de volumes imposées par des transformateurs et la lourdeur du marché des protéines (stocks publics de poudres considérables). Le cheptel devrait donc encore se réduire, d’un peu plus de 1 %. Cette baisse du cheptel se traduirait par un peu plus de réformes, le nombre de génisses prêtes à entrer dans le troupeau étant relativement stable. Si la situation devenait plus difficile pour les éleveurs laitiers, les réformes pourraient être plus importantes."

La hausse des abattages de laitières devraient compenser la baisse en vaches allaitantes.
 
Quant aux exportations de broutards, après une hausse en 2017 (+ 1 %), elles devraient diminuer de 2 % cette année, à 1,05 million de têtes. 

"La demande des engraisseurs français pourrait rester en retrait par rapport à la demande export, ce qui se traduira par une baisse très modérée des exportations. En effet, la demande italienne devrait rester dynamique, tout comme la demande espagnole. Les marchés turc et israélien pourraient rester compliqués pour les broutards français, pour des raisons sanitaires (FCO) et de prix. Mais ils continueront à drainer de nombreux veaux irlandais et des pays de l’Est, ce qui permettra à la France de renforcer sa part de marché sur ses clients historiques. La poursuite de la décapitalisation allaitante en France devrait en outre libérer davantage de petites génisses qui seraient alors disponibles pour l’export vers l’Italie."

 

 
Vers une nouvelle baisse de la consommation

Selon les prévisions, la consommation française de viande bovine devrait à nouveau s’éroder de 1 % en 2018 après le recul de 2 % de l’an passé.

"L’évolution des modes de consommation ainsi que les messages négatifs à l’encontre de l’élevage conduisent à une réduction des fréquences d’achat et des volumes consommés. A l’inverse, la meilleure conjoncture économique globale, et les hausses de pouvoir d’achat attendues, pourraient jouer en sens inverse." 


Côté commerce extérieur, l’Institut prévoit une stabilisation des importations de viande après quatre année de baisse. Les exportations sont quant à elle attendues en hausse de 1 %. Le marché européen du jeune bovin devrait rester porteur, en particulier le débouché allemand. L’ouverture du marché chinois constitue un espoir important, mais plutôt à moyen terme. Et les larges disponibilités en viande de femelles en France conduiront les Français à consommer un peu moins de viande de jeunes bovins, viande qui sera alors disponible pour le débouché export.
 
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